Institut d’études politiques de Paris ÉCOLE DOCTORALE DE SCIENCES PO Programme doctoral de sociologie Observatoire sociologique du changement Doctorat en sociologie Les rouages de l’amour et du hasard Homogamie et hypergamie dans la France et l’Europe contemporaines : dimensions socioéconomique et d’éducation, variations et mécanismes Milan Bouchet-Valat Thèse dirigée par Louis-André Vallet, Directeur de recherche au CNRS Soutenue le 8 décembre 2015 Jury : M. Francesco Billari, Professor, University of Oxford, Nuffield College M. Philippe Coulangeon, Directeur de recherche, CNRS, OSC M. Brendan Halpin, Senior Lecturer, University of Limerick (rapporteur) Mme Éva Lelièvre, Directrice de recherche, Ined (rapporteure) M. Louis-André Vallet, Directeur de recherche, CNRS, OSC (directeur de thèse) SOMMAIRE Remerciements............................................................................................................................................5 Introduction...............................................................................................................................................11 Partie I : Dimensions et évolutions de l’homogamie en France (1969-2011)..............................53 Chapitre 1 : De la structure de la population à celle des couples : le déclin de l’homogamie absolue de diplôme, de classe et d’origine sociales...............................................................................55 Chapitre 2 : L’homogamie relative de diplôme, de classe et d’origine sociales et ses évolutions : ouverture d’ensemble, repli des élites....................................................................................................123 Chapitre 3 : La situation sur le marché du travail : effet égalisateur de l’activité féminine mais stabilité du lien entre statuts d’emploi...................................................................................................183 Partie II : Mécanismes de l’homogamie et de l’hypergamie en France......................................237 Chapitre 4 : La disparition de l’hypergamie relative de diplôme, de classe et d’origine sociales : une convergence du célibat entre les sexes (1969-2011)...................................................................239 Chapitre 5 : Les mécanismes du célibat définitif des diplômées : la fin de la Sainte-Catherine (cohortes 1920-1970)...................................................................................................................................291 Chapitre 6 : Les déterminants biographiques de l’homogamie et de l’hypergamie de diplôme au sein des premiers couples : l’âge et la scolarisation (cohortes 1920-1970)...................................325 Partie III : Variations et déterminants de l’homogamie et de l’hypergamie en Europe........395 Chapitre 7 : La structure et le niveau de l’homogamie et de l’hypergamie socioéconomique et d’éducation : des différences marquées entre et à l’intérieur des pays.........................................397 Chapitre 8 : Les facteurs de l’homogamie et de l’hypergamie socioéconomique et d’éducation : ouverture sociale et libéralisme culturel plus que niveau de développement.............................459 Conclusion................................................................................................................................................503 Annexes.....................................................................................................................................................515 Annexe A : Le codage de la classe Erikson-Goldthorpe-Portocarero (EGP) dans les enquêtes Emploi............................................................................................................................................................517 Annexe B : Le coefficient d’association intrinsèque et l’odds ratio absolu moyen (MAOR), deux mesures de l’association indépendantes des marges.........................................................................525 Bibliographie............................................................................................................................................563 Liste des figures.......................................................................................................................................595 Liste des tableaux....................................................................................................................................599 Liste des encadrés....................................................................................................................................601 Table des matières...................................................................................................................................603 REMERCIEMENTS Je voudrais bien sûr tout d’abord remercier Louis-André Vallet, qui a su judicieusement m’orienter vers un sujet à propos duquel j’aurais cru que tout avait été dit, et qui a fait preuve d’une attention et d’une disponibilité sans failles tout au long de mon Master puis de ma thèse. Toutes les erreurs qui subsistent dans ce manuscrit ont été insérées à son insu. Merci aussi à Éva Lelièvre, qui m’a initialement accueilli au sein de l’unité Mobilité, logement et entourage de l’Ined à l’occasion d’un stage de Master afin d’exploiter les données de l’enquête Biographies et entourage, et qui n’a jamais renoncé à m’encourager à publier un article que je n’ai finalement terminé que trois ans – et presque une thèse – plus tard. Cette thèse n’aurait pu être menée à bien sans le soutien des laboratoires qui m’ont accueilli pendant ces quatre années. J’ai pu rejoindre l’Observatoire sociologique du changement et l’École doctorale de Sciences Po grâce au soutien d’Alain Chenu, alors directeur de l’OSC. Je tiens aussi à remercier tous ses membres pour les remarques qu’ils ont pu me faire à l’occasion de présentations ou de discussions informelles. Le soutien logistique, tant en termes de bureaux que de financement, m’a d’abord été offert par un contrat doctoral de trois ans au sein du Laboratoire de sociologie quantitative du CREST. Merci à Michel Gollac de m’avoir intégré au sein de cette équipe qu’il m’a d’emblée autorisé à tutoyer, et dont la cohésion compense largement la petite taille ; ainsi qu’à ses successeurs à la direction du LSQ, Dominique Goux puis Ivaylo Petev, pour avoir accepté la prolongation de mon affiliation et de l’accès à l’un des plus confortables bureaux de doctorants qu’il m’ait été donné de fréquenter. Merci aussi aux membres de ce laboratoire, en particulier à Fanny Bugeja, Danièle Guillemot, Yannick Lemel, Émilie Pauly, Juliette Stehlé, Sorana Toma et Sander Wagner. 6 Remerciements En plus d’un accueil à temps partiel tout au long de ma thèse, l’Ined m’a assuré un financement de quatrième année qui m’a permis de terminer ce travail dans des conditions idéales. J’ai eu la chance de présenter plusieurs fois mes travaux aux membres de l’unité Mobilité, logement et entourage. Au service des méthodes statistiques, Élisabeth Morand m’a apporté son éclairage concernant la régression PLS, et Bénédicte Garnier m’a encouragé et aidé à travailler sur le projet R.TeMiS plutôt que sur cette thèse : qu’elles en soient également remerciées. Les meilleures conditions matérielles et scientifiques ne seraient rien sans le soutien et la bonne entente quotidienne entre doctorants. À cet égard, la mise en place d’un séminaire doctoral autogéré (SDAG) au sein du LSQ – et sa variante BeT –, a simultanément contribué à l’ambiance et à la qualité littéraire et scientifique de cette thèse. Merci donc pour leurs relectures et débats interminables, « leur rigueur et leur rigolade » à (par ordre approximatif d’apparition à l’écran) Marie-Paule Couto, Joanie Cayouette-Remblière, Noémie Le Donné, Yoann Demoli, Mathieu Ichou, Julien Gros, Camille Martin, Rémi Sinthon, Nicolas Deffontaines, Marion Plault, Lucas Tranchant, Pauline Vallot, Marine Haddad et Haley Mcavay. Merci aussi aux doctorants les plus assidus de l’OSC qui ne m’en ont pas (trop) voulu de ne pas accorder au laboratoire une fréquentation régulière, dont notamment Annabelle Allouch, Lorraine Bozouls, Pauline Clech, Margot Delon, Alice Olivier et Agathe Voisin. Parmi eux, Marie Bergström a accepté avec enthousiasme une collaboration – toujours repoussée – sur les sujets qui nous sont communs. Les doctorants de l’Ined ne sont pas non plus en reste. Puisque leur nombre m’empêche de les citer tous, qu’il me soit permis de ne mentionner que ceux avec lesquels j’ai le plus fréquemment partagé un bureau, un Master, une unité, un étage, des idées, des repas ou simplement des pauses : Élisa Abassi, Julie Chapon, Pierre-Antoine Chauvin, Mona Claro, Noémie De Andrade, Manon Garrouste, Anne Gosselin, Amélie Grysole, Pauline Hervois Sandrine Juin, Morgan Kitzmann, Vincent Lignon, Celio Sierra-Paycha, Valeria Solesin, Valentine Trépied, Thomas Venet, Paola Villar. Plusieurs chercheurs ont accepté de discuter mes présentations à l’occasion du séminaire interne du LSQ et de la journée doctorale de l’Ined : Frédéric Lebaron, François Héran, Michel Bozon puis Laurent Toulemon. Monique Meron et Michel Amar m’ont permis Remerciements 7 de participer au projet ESeG, qui m’a ouvert l’accès à la classification et aux données utilisées dans la troisième partie de cette thèse. Enfin, le réseau Quetelet a fourni nombre des bases de données utilisées ici, et de nombreux anonymes ont contribué à la construction et à la collecte de ces enquêtes. Merci à Aurélie qui, en tant que colocataire durant ma première année de thèse, a sans doute d’une manière ou d’une autre contribué à la définition de sa problématique. Merci à mes parents et grands-parents, dont le soutien ne fait pas mentir les théories sociologiques concernant le lien entre origine sociale et niveau d’études. Merci enfin à Maeva qui a prouvé – rayer la mention inutile – la valeur de l’hypergamie féminine en assurant l’intégralité des tâches domestiques pendant la préparation de cette thèse ; ou bien celle de l’homogamie en corrigeant assidûment l’ensemble de ses chapitres. Vous trouverez chez moi la belle Hélène qu’on ne se lasse jamais de voir. Lorsqu’il lut cette phrase, Pierre Bezoukhof comprit, pour la première fois, qu’il existait, entre Hélène et lui, une sorte de liaison déjà admise par tout le monde. Le fait l’effraya, car il lui imposait des obligations qu’il ne pouvait remplir, mais il lui plut d’y penser comme à une plaisante éventualité. [...] Anna Pavlovna rendit sa liberté à Pierre, qui, très sincèrement, partagea son avis quant à la tenue et au ton d’Hélène. Lorsqu’il pensait à cette princesse, c’était toujours sa beauté qu’il évoquait et son art extraordinaire de prendre en société une attitude silencieuse, calme et digne. [...] Il devenait impossible de voir Hélène autrement après cette découverte, de même que nous ne pouvons être trompés, une seconde fois, par une supercherie. [...] Et, incontinent, Bezoukhof sentit que non seulement Hélène pouvait, mais qu’elle devait être sa femme et qu’il ne pouvait en être autrement. Comment et quand cela se ferait-il ? Pierre l’ignorait. Serait-ce un événement heureux ? Il prévoyait confusément le contraire. Mais sans aucun doute, l’événement aurait lieu ! Léon Tolstoï (1869), Guerre et paix, I, III, traduction Boris de Schloezer.