Les 100 ans de l’Hôtel Dieu l’Arthabaska 1884-1984. Source: courtesy of the Provincial House, Montreal Religious Hospitallers of St. Joseph / Religieuses Hospitalières de Saint- Joseph Copyright: Public Domain Digitized: July 2010 LES lOOA NS DE L'HOTEL-DIEU D'ARTHABASKA 1884-1984 Conceptionp agec ouverture:S ocurC {cilc Mercier,R .H.S.J. D€p6t l6gal: Bibliothgque nationale du Quebec Bibliotheque nationale du Canada Quatriame trimestr€ 1983 ISBN 2-8915241t4 EditionsP ourouoi Pas Au malade pour qui cet H6tel-Dieu exrste AVANT-PROPOS Au pied desp remidresc ollinesd esA ppalachess, 'dliveu n imposant idifice qui ne doit rien au hasard.I l est au contraire I'oeuvred e cent ann€esd e sacrificee t de constanced, ec ouragee t de fidilite. Tour a tour ou d la fois orphelinat,h ospice,h 6pital,c ettei nstitutiona rendui i la po- pulation des servicesin nombrablese t inestimablesC. onfirmie depuis ddjd plusieursa nndesd ans sa missiond e centreh ospitalierd e soinsd e courted ur€e sp6cialis6se,l lec ontinuea vecu net ranquilled €termination son cheminementd 'efficacit6,d 'excellencee t de charit€. Il etait n6cessairea, u seuil de ce deuxidmec entenaireq, ue soient rappel6ese n detail les 6tapes,h eureuseso u douloureusesd, u passdd e I'oeuvreq ui se confond si souvent avec la vie de cellesq ui I'ont fait naitre, survivre,g randir et porter fruit. Pour relatercetteh istoire,p ersonnen'itaitm ieux qualifi6q uel'une des religieusesd e la congr6gationf ondatrice,S oeur Claire Perreault, I'actuelle directrice gdnerale de I'Hotel-Dieu d'Arthabaska. Soeur Claire - tous l'appellenta insi - a passela presquet otalit6 de sav ie de religieuse dans cet hopital. Successivement6 tudiante, infirmidre, professeura, ssistanted I'Ecoled e nursing,a ssistanted irectrice9 6nerale, puis directriceg 6n€rale depuis plusieursa nn6es,e lle a vdcu, favorise, dirige les transformations matdriellese t scientifiquesq ui ont cr66 I'h6'oAi tal d'auiourd'hui. la lecture,s on livre ser 6vdled igned 'uneh istoriennec hevronnee. Avec clart6 et m6thode, elle a retrace les dtapesc ruciales du d6veloppe- ment de I'hdpital, de ses humbles et difficiles d€buts jusqu'd cet ensembles pacieux,m oderne et fonctionnel qu'on connait. A travers tant d'autres occupations accaparantes,c e n'est pas mince merite de sa part que de s'etrea streintee retracerc enta nn€esd e pass6,p our ensuite situer les evdnementsd ans leur juste perspective,le s ordonner et les exprimerd ansu n stylee mpreintd e vigueur,d '61€ganceet de sensibilite. Un h6pital au coeurd esB ois-Francs6 tait un d6fi de taille.U n livre qui en relateI 'histoiree n 6tait un autre. Les deux ont 6t6 relev6sA. vec un ind6niableb onheur! Jean Moisan, J.C.S. Prisident des F€tesd u Centenaire v PROLOGUE U n sidcles 'est6 cou16d epuisq ue le" grain de senev6d estini€ abrirer lc pauvree t lc souffrant" 6taitj ete en terre,e Arthabaska,a u coeurd es Bois-FrancsA. u piedd c la montagneq ui semblev eillers ur lesc oquettes rdsidenceds' une petitev ille paisiblee t qui semblee mbrassedr 'un regard satisfaitI 'ordonnanced esr uese t la sdrenitdd esc hampsq ui sep rofilent yers I'horizon, se dresse. aujourd'hui. un spacieux h6pital dont I'architccturcm emet emoigncd 'unev italitd tenacec ertes,e ntCt6ea ussi, comme celled e ces6 rabless uperbess ortiso n ne sait commentd e ce sol rocaillcuxe t dont la ramure noueuser aconte,a qui veut I'entendreu, n constantc ombat avec le vent. Une famille bien nantie. celle de Joseph-AugusteQ uesnel,e st e I'origine de la venue A Arthabaska des SoeursM arie Pagi, Quesnel, Beauchamp.M arie d u Crucifix et Adelineq ui y 6tablirent,e n v6ritables pionnidres.u n hospiced 'abord. puis. avec le temps.u n orphelinat et enfin un hopital. D€but hdroique! Nazareth. La maison de Nazareth.C elle de la ldgende. A peine grande comme une enluminure. Nom du premier hospiced 'Artha- baska. Une maison-hospiceU. n berceau.€c rit Mdre Thibault. Un commencementU. ne nacelle" battue des flots si prdsd u rivageq ue la vaguet ourmentded 6ferleras ur ceux-li mCmeq ui ont eu la missiond e la lancere n pleine mer ou de la piloter au sortir du port". "Un projet de construction" d'une nouvelle maison propre d recevoirl es pensionnaireds ont le nombre grandit de mois en mois,o n compte diji dix pensionnairesa u printempsd e 1885," ouvre" alors" la longue sdried es ddbats et des difficult6s sans nombre dont souffrit I'H6tel-Dieu". En votant une somme de $1000p our la rdalisationd u projet, le Conseil de ville d'Arthabaska exige que soit rompue la "communautdd e bicn entreI 'H6tel-Dieue t la familleQ uesnel"q ui, dit- on alors,s '6tait,p ar le contrat de donation desb iens,e n dated u 30 ao0t 1884,a ssurd" une grandes ecuritdp our I'avenir(...)p ar le moyend e cette fondation". Un inextricable, presque insoluble conflit secoue les fondations d'une intitution i peine cr66e.c onflit qui implique les Religieusesq ui sont de bonne foi, la famille Quesneld ont un des membres,C orinne,d evenueS oeur Saint-Raphael,e t qui vit a c0tdd es siensi Arthabaska,t rouve "le marchi trop onereux"e t la population que la presselo calep longep resquem algree lle dans le ddbat.P endant IX que s'drigeu n nouveaub atimentd estindd devenirI 'h6pital,i leur insu, les Religieuses sont littdralement devenues les bailleurs de fonds du fondateurq ui, d'emprunte n emprunt,a u nom de la Communaute,r dgle hypothdquesa, chatd e maisonp our son fils Auguste,e t quoi encore.. , La fondation du diocdsed e Nicolet, le l0 juillet 1885," eut", e Arthabaska, "la r6sonanced 'un glas fundbre": autant, semble-t-il, Mgr LaflCche6 tait sympathiquei I'oeuvred es Religieusesa, utant I'on y ressentitq u"'exista(it),d e la part de Sa Grandeur", Mgr Gravel," un froid, une rdserveq ui ne pouvait provenir que d'un coeur blessd"d, 'un esprit" prdvenud e quelquem anidrec ontrel a sup6rieure"I.l faudrat out le tact, toute I'intelligenced e celle+i, Mdre Pag€, pour que MgrGravel, dclai16p ar le cu16B uisson,a ccordea fin "sa protection"e n retour"de la ldgitimed df€renced laquelleI 'autoritdd iocdsainen e peut renoncer" Alors que Mgr Gravel manifeste, avec le temps, un attachement ind6niablea ux Religieusesq, ue la constructiond e I'hdpital progresse, que lesp remidresp rofessesp rononcentl eursp remiersv oeux,q ue Mdre Pag6 c6ldbre ses cinquante ans de vie religieuse,l es religieuses "travaillent dur et ferme", sev ouant presquei un "labeur mercenaire" pour maintenir une institution publique,a llant mCme,e n cest empso il l'alcoole tait prdsent6c ommeu n pdril public,j usqu'ag drer" un ddpdtd e spiritueux" dont le profit de la vente "devait restera u b6ndficed es pauvres". Que les religieusess e fassentm endiantese t prennent le chemin pour solliciter,d e paroissee n paroisse,la gen€rositd desp auvres,e lles n'en ont pase ncore,p our autant solutionn6l e problemed e la situation financidre toujours precaire parce que toujours dominde par les exigencesd e monsieurQ uesnel,a u point qu'a l'automned e 1889," Ia plupart dess oeursa vaients ollicitda rdemmentl eur retourd la maison- mere", d Montrdal, "la vie n'€ta(n0 pas soutenable"e Arthabaska.L a mort de monsieu r Quesnel,l e 26 septembre1 889,l e ddpart de Mdre Pag6, le l6 juillet I890, pour Montrdal, contribudrente ncored avan- tage,s i possible.d I'insolubilitdp resquet otaled u rdglementd 'unec rise si pdnible que, pour ntn donner que cet exemple, de passaged Arthabaska en novembre 1889,M gr Gravel se refused se rendre i I'h6pital pour "ne pas laisserc roire aux marchandsq ui fournissenti crddit lesp rovisionsd ont la Communaut6a besoin,e t qui nes erontp as payees,q ue j'approuve ce procdd6",6 crit I'Ev€que de Nicolet. Il appartiendraite Mdre Montbleau, bien consciented u "groupe b6ant d'une ddcadencem at6rielle( qui) menagaitd 'engloutir I'H6tel- Dieu d'Arthabaskae nlisdd ans une marde montante de difficult6s,d e crdancese t d'emprunts",e t, hier, habiteee lle-m€me par le d6sir "de retrouver dans I'oasism ontrdalais"d e pr6sidera u destin de Ia com- munautd. A peinc. a-t-elle,e n juilet 1890,a ssum6l a responsabilitdd e la direction de la Communautd des religieusesd 'Arthabaska, et, de l'h6pital.q u'ellea ssistei,m puissantea, u ddpart pour Montrdal de deux jeunes professesh arassdesp ar "les humiliations qu'eut d subir le personnel dc I'H6tcl-Dieu en ces ann6es oi une ruine imminente constitue.s ansp lus, I'ordre du jour". X Mdre Montbleau ne s'attaquep asm oins,p ourautant,e hcausede tant de maux: le rCglement "de la successionQ uesnel". D'une part, s'offre la possibilit6 d'accepter la faillite, avec "l'odieux qui va retomber sur tout I'I nstitut", d'autre part, compter sur I'aide de la maison-mdred e Montr€al. De mois en mois, implacablement,e st reportd l'instant fatidique de la faillite. De mois en mois, par ailleurs, s'6vanouit la possibilit6d 'une interventionm assived e la communauted e Montrdal. Le couperet tombe, dramatiquement, le 17 mars, moment oir sont vendus i I'enchdre,l es "terrains donn€s" "enjouissance" aux religieuses " pour quinzea ns" et le l4 j uillet,j our oU" tous lesi mmeubles( sont)m is en vente". Les religieusesd eviennent "locataires" en leur monastdre.A montreal, e Nicolet, i Arthabaska m€me fon pense" i disperserl es membres de la petite communaut6". Le 30 ao0t 1892s urvient enfin une entente entre "madame veuve A. Labrecque", qui avait acquis les biens de la co-mmunaut6 l'annde prdcidente, "et la communaut€ d'Artha- baska".A la faveurd 'un pret ou d(un) don dess oeursd e Montr6al,d e la complicit€ "de I'abbe Bdrard et (de) I'avocat Crepeau", qui n'avaient point signifi6 d Mgr Gravel, "vu le mauvais 6tat de (sa) sante", les toutes derniCress ubtilit€sd e I'arrangementl,e rideaut ombe,p our I'instant,s ur un psycho-dramed ont, e l'6poque,p eu de genso nt mesurI€ 'intensite. Mdre Montbleau peut maintenante ntreprendrel 'oeuvred e la relance de I'h6pital. Secouie jusque dans sa fibre la plus profonde par un combat quotidien, la petite communauted es religieusesh ospitalidresu, n peu plus sereineq uant d son devenir materiel parce que d€lestdea, u sens rigoureux et alldgorique,d e ces hypothCquesq ui grevaient non son d6veloppementm ais son existence,e ntre dans un recommencement, Certes, des soucis mat6riels, de nouvelles aventures budgdtaires impu- tablesp eut€tre d la tdmdrit€,n oirciront, de moment en moment le ciel de cette institution sansc ependantc r6eri nouveau le drame. Sous la direction des Mdres Marie-du-Sacri-Coeure t Saint-Jean de Goto la communaute renoue d'abord avec une qu€te d'approfon- dissementd e cettev ie religieuseq ui fonde I'existenced e cese tresr dunis en cette petite communaut6. Ce souci profond se traduit par toutes ces initiativesq ui visenti concourir i I'int6riorisationd 'une vie spirituellef 6conde. Finement, Mdre Thibault note, par exemple' "ll seraith eureuxd e constatedr ansl es notese parsesd e cette 6poqueq. ue,s ansr iens oustrairee l a basee ssentieldleep riCree td e recueillemeqnut i formel ef ond(sd) e la vier eligieuseM,d reM arie du Sacrd-Coeuard aptel es exigencedse la vie quotidiennea ux circonstancesa ctuelles,e t emploie toutes les ressourcesd e son dnergiquev olont6 pour combler les d€ficits de I'observance r€sulidre". XI Sous la gouverne de Mdre Marie du Sacr€{oeur, "Peu e peu s'accentuaient ainsi les normes de la vie religieuse si lentes e s'€tablir mais apportant tout de mCmec onsolatione t bonheur". ll reviendra d Mdre Saint-Jean de Goto de permettre e ces religieusesd e se manifester davantage dans cette sp€cificit6 quifonde et colore tout i la fois la qualitd de leur ordre, le soin des d6sh6fites,e n creant un orphelinat. Mdre Lachapelle,q ui pr€sidera durant neuf ans,e n deuxm andats, au destind e la communaut6d esh ospitalidresd 'Arthabaska,p ermeta ux religieusesd 'oeuvrer auprds des maladese n cr€ant un hOpital, enverse t contre tous, m0me le d6vou6 et sympathiqueM onseigneurH ermann Brunault de Nicolet. Elle contribueraa ussia u rdglementd e l'dpineuse questiond u prCto u du don par I'Hotel-Dieud e Montr6al de la somme de $100 00 en 1892.. . Habit6e par une charitd qui trancende la grisaille des jours, transmue les 6preuves,q ue ce soit incendies,6pid6miess,o ucisf inan- ciers, en dons de Dieu, la communaute des religieusesh ospitalidres d'Arthabaska peut maintenant, dans la foi, relever le d6fi de donner d I'oeuvreq u'elle poursuit un cadre nouveau. Quand, le3 septembreI 921, Mdre Dagenais,q uiaddjd,de l9l2 i 1918,p rdsid€ i la gouverned e la communautd,e n reprendl es rennes, elle sait "que le cycle des quinze dernidres ann€esa ajoute au soin des vieillards celui des malades et des orphelins" et que "l'espace, par trop restreint,o ctroyea chaquec at6goried 'hospitalis6sl,im ite dansl a m€me mesure leur champ d'action respectif'. Elle rdalise aussi que "les multiples d€cds caus€s par l'influenza (ont) entrain6 comme consi- quence un nombre prodigieux d'orphelins ndcessitants ecours et protection". Elle n'oublie pas surtout que "le cloitre (a) aussi ses exigences". C'est a une red6finition de ces deux espaces,I 'un physique, I'autre moral, ndcessairesc, ompl6mentaires, que se voue Mdre Dagenais. Pas seule.A vec toute cette frele et vaillante communauti dont elle est.A vec le temps,d ans le temps surgira,e n 1924,u n nouvel orphelinat.E t un nouveau cloitre: aprds avoir connu une installation de fortune "dans une migration qui les repousse de ces pidces qui, sous le pic des constructeursn, e sont plus que "poussidree t ruines",a prdsa voir subi "la d6sagr6ablec adenced es marteaux (qui) imousse fort la tranquilitd personnelle", les religieuses reprennent "progressivement possession des pidces nouvelles ou agrandies", en se disant: "l'hiver se mue lentement en printemps prometteur", M€me le transfertdu cimetidred e la communaut€,e n juillet I926, concourt, i sa fagon,e cetteq ueted e Dieu que veut assurer la relocalisation du cloitre: "Placdejustee n iaced e la communauteu, nea ll6es pacieuseu,n peu ombrageep ar des6 rablesm ajestueuxe t touffus, nous conduit d cetted ernidred emeured e nos chdresd isparuest,a ndisq ue la vue constantdee la grandec roixq uidominec el ieud es upr€mree pos, aussib ien que celled es plaquettesfu n6raires,q ui redisents ans cessel e peu que nous sommesi ci-bas,i nvitent doucement9 t fortementi une salutairem dditation". XII
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