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le prieure saint-barthelemy devenu paroisse PDF

14 Pages·2005·0.15 MB·French
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LE PRIEUR(cid:201) SAINT-BARTH(cid:201)L(cid:201)MY DEVENU PAROISSE Monseigneur Denis GHIRALDI L(cid:146)Øglise de Saint-BarthØlØmy 1fut (cid:224) l(cid:146)origine non par un prieurØ mais une simple chapelle de secours ØdifiØe sur la colline qui porte son nom par les BØnØdictins de Saint-Pons possesseurs du territoire, dans le but d(cid:146)assurer le culte pour les cultivateurs des terrains que l(cid:146)abbaye possØdait dans ce quartier. Ces propriØtØs que les chartes les plus anciennes situent dans le territoire portant le nom de Camp Longo (Longchamp) avaient ØtØ restituØes au monastŁre de Saint Pons aux XIe et XIIe siŁcles par les vicomtes de Nice qui les avaient rØcupØrØes aprŁs l(cid:146)expulsion des Sarrasins (cid:224) la fin du Xe siŁcle. Ainsi la charte datØe de 10702 mentionne que « Laugier Rostaing, jeune vicomte de GrØoliŁres, son Øpouse et ses enfants, restituent (cid:224) l(cid:146)abbaye de Saint Pons tout ce qu(cid:146)ils avaient accaparØ et qui appartenait (cid:224) l(cid:146)abbØ et aux moines de Saint Pons. » Il faut attendre la bulle du 13 juin 1247 d(cid:146)Innocent IV3 pour avoir la certitude que les terres en question appartenaient dØfinitivement au monastŁre ; le pape le confirma dans ses privilŁges et possessions ... « Toutes les possessions, tous les biens possØdØs canoniquement et justement par le monastŁre ... doivent demeurer votre propriØtØ et celle de vos successeurs (cid:133) Dans la ville de Nice(cid:133) les Øglises de Saint-BarthØlØmy et Saint-Sylvestre, ainsi que leurs dØpendances (cid:133) » (cid:1) La chapelle Saint-BarthØlØmy Au XIVe siŁcle, des diffØrends opposŁrent la ville de Nice et l(cid:146)abbaye sur des problŁmes financiers. Le 6 janvier 1367, une rØunion sur la place du palais royal, oø se trouvaient rassemblØs plus des trois quarts des habitants avec le conseil des anciens et le dØlØguØ de l(cid:146)abbØ de Saint Pons, se termina par une entente gØnØrale : tous approuvŁrent la sentence arbitrale qui mettait fin, au moins provisoirement, aux graves diffØrends entre la ville et l(cid:146)abbaye. Le 4 fØvrier, les dØlØguØs de la ville, Georges Prioris et ma(cid:238)tre Jean Guarsi, avaient reconnu envers l(cid:146)abbaye une dette de 800 florins, montant des arrØrages, indemnitØs et frais de justice ; ils remirent (cid:224) l(cid:146)abbØ Laurent la rente de 150 florins sur les biens emphytØotiques achetØs au nombre de 100 et rØpartis en divers quartiers de Nice et de la campagne ni(cid:231)oise ; on en donna d(cid:146)ailleurs le dØtail (dont 24 florins pour le Campolongo); le notaire, Louis Vallete, Øtablit l(cid:146)acte en l(cid:146)abbaye, dans la grande chambre de l(cid:146)abbØ4. Il fut aussi question de l(cid:146)Øglise de Saint-BarthØlemy dans une charte du 5 mai 1440 concernant un inventaire effectuØ sur l(cid:146)ordre de l(cid:146)abbØ de Saint-Pons, Robert de la Roquette, oø l(cid:146)on mentionna entre autres : « (cid:133) 109 nappes d(cid:146)autel tant de ce monastŁre que les Øglises de Cimiez et de Saint-BarthØlØmy(cid:133)5» 1 BarthØlemy qui signifie « fils de Thalmai », fut l(cid:146)un des douze ap(cid:244)tres que l(cid:146)on identifia (cid:224) Nathanaºl de Cana en GalilØe et qui suivit JØsus lorsque celui-ci lui eut prouvØ sa connaissance des pensØes inexprimØes : (Joa. I, 45-51). « Quand tu Øtais sous le figuier je t(cid:146)ai vu. Vraiment, rØpond Nathanaºl, tu es le Fils de Dieu. » Les Evangiles synoptiques le placent (cid:224) c(cid:244)tØ de l(cid:146)ap(cid:244)tre Philippe. D(cid:146)aprŁs les apocryphes, BarthØlemy aurait ØvangØlisØ la Lycoaonie, la Phrygie, les pays du Pont et du Bosphore, puis les Indes oø il aurait apportØ l(cid:146)Evangile aramØen de saint Mathieu (cf. EusŁbe, Hist. EcclØs. V, 10). Le BrØviaire des ap(cid:244)tres le fait Øcorcher vif en ArmØnie puis dØcapiter par ordre du roi Astrage. Sa fŒte est fixØe au 24 aoßt. Il est le patron des bouchers, des tanneurs et des relieurs. 2 Chartrier de Saint Pons, ch. n(cid:176) 10, p. 17. Cartulaire Cath. de Nice, n(cid:176) 15 et 20. 3 Id., ch. n(cid:176) 46, p. 56. Gioffredo, Storia, t. 2, p. 390 4 Id., ch. n(cid:176) 210, p. 247 5 Id., ch. n(cid:176) 308, p. 368 2 Ce fut vers 1550-1552 que les Capucins venus de GŒnes purent s(cid:146)installer (cid:224) Nice, les BØnØdictins de Saint-Pons leur ayant cØdØ la chapelle Saint-BarthØlØmy qui d(cid:146)ailleurs tombait en ruine. Voici ce qu(cid:146)en Øcrit Gioffredo6 : « L(cid:146)an 1555, sous les auspices de Fran(cid:231)ois Lambert ØvŒque de Nice7, les FrŁres capucins8 dŁs 1552, en dehors des murs de Nice, avaient ØdifiØ un monastŁre et restaurØ l(cid:146)Øglise de Saint-BarthØlØmy situØe en ce lieu. Pour les remercier, l(cid:146)ØvŒque publia l(cid:146)Ødit suivant, Le 30 novembre 1555 : « Fran(cid:231)ois Lambert par la gr(cid:226)ce de Dieu du siŁge apostolique, ØvŒque de Nice et comte, (cid:224) tous et (cid:224) chacun des fidŁles a qui ces lettres parviendront nous faisons savoir et nous affirmons que, Øtant tombØ en ruine (cid:224) cause de son antiquitØ, l(cid:146)Øglise rurale situØe dans le territoire de la citØ de Nice dit Campolongo, sous le titre de Saint- BarthØlØmy, dØpendant du monastŁre de Saint-Pons, hors les murs de cette citØ, (cid:224) ØtØ prise en charge par les vØnØrables frŁres Capucins, Fran(cid:231)ois de GŒnes, ma(cid:238)tre dans les Saintes Ecritures et gardien, Pierre de Nice vicaire,9 Simon de Costa, Antoine Gardareti, ChØrubin Savone, Michel de 6 Gioffredo, Nic(cid:230)a Civitas, p. 205 7 Fran(cid:231)ois de Lambert : Savoyard d(cid:146)origine, naquit (cid:224) ChambØry en 1515, fils de Philibert de Lambert et de Philippine de Lotier. Il fut nommØ au siŁge Øpiscopal de Nice le 5 fØvrier 1549 par le pape Paul III et en prit possession fin 1549. Il permit au religieux Carmes de s(cid:146)Øtablir dans l(cid:146)Øglise Saint-Jacques (Saint-Giaume), et aux Capucins, en 1555, avec l(cid:146)assentiment des BØnØdictins de Saint-Pons, d(cid:146)occuper le site de Saint-BarthØlemy sous certaines conditions. Il appuya fortement les entreprises du duc Emmanuel Philibert, qui avait succØdØ en 1553 (cid:224) son pŁre Charles III, lorsqu(cid:146)il entreprit de lutter contre l(cid:146)extension du protestantisme dans ses Etats. Le duc avait chargØ Luchino Torosano, seigneur de Bagnolo et lieutenant du ch(cid:226)teau de Nice, de lutter en particulier dans les vals de Barcelonnette et de Puget-ThØniers comme dans la viguerie de Sospel et (cid:224) Nice contre les progrŁs de la religion rØformØe. On n(cid:146)a que peu de renseignements sur son action pastorale (cid:224) Nice. Son Øpiscopat dura 34 ans. Il mourut (cid:224) Nice le 20 aoßt 1583. « Pasteur rempli de zŁle et de sollicitude pastorale, qui n(cid:146)avait cessØ de travailler au bien public », comme rappela l(cid:146)inscription funØraire placØe sous une statue de marbre le reprØsentant, prŁs du tr(cid:244)ne Øpiscopal oø il fut inhumØ et d(cid:146)oø il fut transportØ dans les cryptes lors de la reconstruction de la cathØdrale aprŁs 1650. On y lisait : D.O.M. ((cid:224) Dieu le meilleur, le plus grand). « Fran(cid:231)ois de Lambert, ChambØrien, ØvŒque de Nice, ayant ØtØ pendant de nombreuses annØes secrØtaire et rØfØrendaire de la signature apostolique sous les pontificats de Paul III et de Jules II, fut Ølu ØvŒque de Nice par ce mŒme Paul III. Il occupa le siŁge Øpiscopal de Nice durant 33 ans, dans l(cid:146)intervalle il fut lØgat de l(cid:146)illustrissime prince Emmanuel Philibert duc de Savoie auprŁs des VØnitiens. Il participa au Concile gØnØral de Trente. Il mourut ayant atteint 68 ans et souffrant d(cid:146)une grave et persistante maladie qui le rendit infirme. Pour commØmorer sa mØmoire, son vicaire gØnØral Ludovic Balduino commanda et fit construire ce monument lapidaire, en attendant la rØsurrection des morts et la vie Øternelle. Toi qui liras pieusement cette Øpitaphe, si tu ne peux pas consentir une aum(cid:244)ne, au moins donne-lui le secours de tes priŁres en t(cid:146)adressant (cid:224) Dieu . L(cid:146)an de la RØdemption 1583, au mois d(cid:146)aoßt » 8 Les Capucins. Le Concile de Latran (1513-1517), avait entre autres dØcisions pris celle de rØformer les anciens ordres monastiques et en particulier celui des FrŁres Mineurs Franciscains. Le pape LØon X, par bulle du 29 mai 1517, reconnut officiellement la sØparation du grand ordre franciscain en deux parties : les Observantins et les Conventuels. Les Observantins entendaient revenir (cid:224) la pratique primitive de la rŁgle de saint Fran(cid:231)ois basØe sur son testament, et promouvoir la vie ØrØmitique, la pratique intØgrale de la pauvretØ, la reprise de l(cid:146)habit de bure : froc simple sur lequel Øtait cousu un long capuce pointu. C(cid:146)est (cid:224) l(cid:146)Observance, rŁgle franciscaine de rigueur et de simplicitØ, que s(cid:146)engagea le frŁre Matteo di Bassi, nØ (cid:224) Bascio dans le duchØ d(cid:146)Urbino en 1495. Il groupa autour de lui un certain nombre de disciples dŁs 1525 quand il se rendit (cid:224) Rome pour faire approuver par le pape ClØment VII le mouvement qu(cid:146)il venait de crØer en marge des Observantins, qui s(cid:146)appela « Capucins ». Matteo se heurta d(cid:146)abord (cid:224) la vive opposition des Franciscains de l(cid:146)Observance ; de plus, le passage au protestantisme du 3e gØnØral des Capucins, Occhino, faillit entra(cid:238)ner la suppression du nouvel ordre qui demeura jusqu(cid:146)en 1619 sous la juridiction des FrŁres Mineurs Observantins. Cependant, l(cid:146)austØritØ, la pauvretØ et l(cid:146)ardeur apostolique des Capucins leur valurent rapidement l(cid:146)estime et la confiance du peuple. De 1587 (cid:224) 1623, l(cid:146)ordre passa de 6 000 (cid:224) 17 000 membres. Les Capucins jouŁrent un r(cid:244)le important dans la rØforme catholique. L(cid:146)ordre se dØveloppa jusqu(cid:146)au XXe siŁcle. 9 Pierre de Nice, vicaire, fut louØ, d(cid:146)aprŁs Gioffredo, dans les annales de l(cid:146)ordre oø l(cid:146)on a dit de lui : « les actions remarquables et illlustres du prŒtre Pierre, Ni(cid:231)ois de la paroisse de GŁnes, seront (cid:224) jamais dignes du plus grand Øloge ». 3 Sarravale, Archange de Gavio, PantalØon de Vasino, Marini de Sicile et Jacques de GŒnes, tous religieux de Saint-Fran(cid:231)ois, Capucins. Ayant obtenu cette Øglise de la part et sur le consentement des moines du monastŁre de Saint-Pons dans le but d(cid:146)y rØintroduire et d(cid:146)y cØlØbrer les divins offices, ils ont promis d(cid:146)Øriger et de construire une nouvelle Øglise (cid:224) la place et (cid:224) c(cid:244)tØ de l(cid:146)antique chapelle tombØe en ruine. Ils nous ont demandØ de leur permettre cette nouvelle construction, nous leur en avons donnØ l(cid:146)autorisation. Nous avons plantØ une croix dans le lieu oø se trouve cet Ødifice et nous en avons bØni la premiŁre pierre selon les saints canons, les statuts et rituels de notre mŁre la Sainte Eglise. Donc ayant ØcoutØ leur supplique, dØsirant que dans ce quartier augmente la dØvotion de la population, nous avons donnØ l(cid:146)autorisation et concØdØ la facultØ, selon notre propre autoritØ, que soit construite, ØrigØe et ØdifiØe la dite Øglise sous le titre de Saint BarthØlØmy, dØpendant toujours du monastŁre de Saint-Pons Øtant sauf les droits paroissiaux. Nous attestons que dans ce lieu de Saint BarthØlØmy, nous sommes venus le dernier jour de novembre, nous l(cid:146)avons bØni, nous avons ØrigØ la Croix. DonnØ (cid:224) Nice le 30 novembre 1555. Milon, notaire. » Les moines de Saint-Pons ne firent donc que concØder aux Capucins l(cid:146)usage de la chapelle que ceux-ci reconstruiraient, mais dont les BØnØdictins demeureraient propriØtaires, ainsi que des moulins, des logements, jardins, prØs, arbres, qu(cid:146)ils possØdaient dans le territoire de Saint- BarthØlemy. La cession de la chapelle fut rØalisØe cependant aux conditions suivantes : Ødifier une Øglise, la chapelle Øtant tombØe en ruine, maintenir les terrains occupØs comme propriØtØ de Saint-Pons, reconna(cid:238)tre cette propriØtØ par la rØtribution annuelle aux moines de Saint-Pons d(cid:146)une charge « d(cid:146)eau pure » tirØe du puits et de quelques lØgumes. En remerciement, les BØnØdictins leur donneraient une barrique de leur bon vin. Cette coutume qui dut se perpØtuer de nombreuses annØes a ØtØ reprise dans un livre de contes et lØgendes d(cid:146)Alexandre Lacoste Nice et Monaco (cid:224) travers les (cid:226)ges. Dans son thØ(cid:226)tre ni(cid:231)ois, Francis Gag, avec sa verve bien connue, a tirØ de cette histoire une truculente piŁce en ni(cid:231)ois Lou vin dei padre, mettant en scŁne les bons pŁres de chaque communautØ, une barrique, dont le contenu se modifie mystØrieusement en cours de route par l(cid:146)effet du soleil, de la fatalitØ ou ... du dØmon ?10. Les Capucins obtinrent des dons de divers bienfaiteurs : en 1560, Marguerite de France, duchesse de Savoie, et trŁs acquise (cid:224) la « religion capucine », leur accorda un don de 60 Øcus d(cid:146)or d(cid:146)Italie, ce qui leur permit d(cid:146)Øtendre leurs possessions ; elle leur donna aussi un calice qu(cid:146)ils possØdaient toujours en 164811. Le 24 fØvrier 1593, dans une transaction opØrØe entre Mgr Louis Grimaldi, ancien ØvŒque de Vence et abbØ commendataire de Saint-Pons, d(cid:146)une part, et les moines du monastŁre, d(cid:146)autre part, dans laquelle l(cid:146)abbØ commendataire cØdait aux moines un ensemble de ses prØrogatives et de ses bØnØfices, il fut stipulØ entre autres : « L(cid:146)abbØ cŁde Øgalement les moulins de l(cid:146)abbaye, logement, jardins, terres, prØs, arbres, situØs au lieu dit Saint BarthØlemy, confiant au levant avec la route, au couchant avec la propriØtØ de Fabrizio Fabri et BarthØlemy Barnoin, au midi celle de Pierre Catani et Antoine Gerbini, le tout pour 40 setiers de blØ annuels. L(cid:146)abbØ s(cid:146)obligeait (cid:224) payer annuellement (cid:224) la Saint-Michel 8 setiers moins un motural nØcessaires pour complØter les 150 10 Cf. Nice Historique, 1981, p. 92-94 (note de Ch. A. Fighiera et E. Hildesheimer) 11 Nice Historique, id, p.93 Marguerite de France, fille de Fran(cid:231)ois Ier et de Claude de France fille de Louis XII, naquit en 1523. Elle Øpousa le duc de Savoie, Emmanuel Philibert en 1559. Elle fut une duchesse exemplaire dont Ronsard fit la louange : « des neuf muses, la muse, et des gr(cid:226)ces, la gr(cid:226)ce ». Elle mourut en 1574 (cid:224) l(cid:146)(cid:226)ge de 51 ans. TrŁs affectØ par le dØcŁs de son Øpouse, le duc Emmanuel Philibert vØcut loin de Turin ; il mourut le 30 aoßt 1580 (cid:224) l(cid:146)(cid:226)ge de 52 ans. 4 setiers convenus. Il cØda pour la provision de vin et de fruits, la vigne, le verger et tout le tŁnement qu(cid:146)il faisait cultiver pour son compte(cid:133)12 ». Au dØbut du XVIIe siŁcle, le Capucins se virent dans l(cid:146)obligation de solliciter des secours de la ville pour consolider et reconstruire les b(cid:226)timents et l(cid:146)Øglise qui avaient besoins de grosses rØparations, ayant subi les dØsastres des guerres et les ravages des intempØries et des tremblements de terre, dont celui de 1564. En 1612, la ville leur accorda trois versements d(cid:146)un total de 4 525 florins et 9 gros pour les rØparations (cid:224) faire au couvent13. Le 14 et le 19 fØvrier 1614, sur ordre du duc Charles Emmanuel, les Capucins re(cid:231)urent 201 florins pour une chapelle Saint-Charles (cid:224) Ødifier dans le couvent14. Les dons et les subventions demeurŁrent insuffisants pour l(cid:146)entretien des b(cid:226)timents et de l(cid:146)Øglise ; aussi vit-on, le 22 juillet 1623, le gardien du couvent, AndrØ Scalengo, se prØsenter en personne (cid:224) la sØance du conseil communal, exposer l(cid:146)Øtat de dØlabrement des b(cid:226)timents et obtenir sur le champ un versement de 100 ducats15. Les dons et les aum(cid:244)nes se poursuivirent : le 13 avril 1631, 150 florins furent versØs pour rØparation du mur du jardin ; le 5 juin 1632, un don de 100 Øcus fut consenti par Thomas Thaon qui se fit Capucin et qui attribua cette somme (cid:224) la construction du couvent pour laquelle la ville versa, le 24 fØvrier 1645, 200 livres16. Le 28 dØcembre 1695, la ville prit en charge la rØparation de la toiture du couvent17, elle avait d(cid:146)ailleurs consenti le 12 juillet 1665 au PŁre GØnØral un don substantiel (cid:224) l(cid:146)occasion d(cid:146)un Chapitre qui rØunit (cid:224) Saint BarthØlemy une cinquantaine de religieux18. L(cid:146)Øglise dans laquelle furent ensevelis plusieurs pŁres gØnØraux morts lors de leur passage (cid:224) Nice, se prØsentait jusqu(cid:146)au milieu du XVIIIe siŁcle comme la plus petite et la plus basse de toute la province. Edifice trŁs modeste, il ne comportait qu(cid:146)une nef et deux chapelles latØrales, ce qui lui donnait un caractŁre irrØgulier. Une reconstruction devenait indispensable. (cid:1) La reconstruction de l(cid:146)Øglise En 1750, les Capucins engagŁrent une totale reconstruction de l(cid:146)Øglise, gr(cid:226)ce au concours d(cid:146)ingØnieurs et d(cid:146)ouvriers qui travaillaient sur le chantier du port Lympia en construction. L(cid:146)Øglise Øtait devenue trop petite pour la population du quartier en augmentation constante, les gens s(cid:146)Øvanouissaient lors de chaque grande fŒte ! Le pŁre Antoine della Chiusa dØcida de la reconstruire ; les BØnØdictions de Saint-Pons, toujours propriØtaires des lieux, consentirent un don de 100 livres. La premiŁre pierre fut posØe le 26 juillet 1750, jour de sainte Anne, par l(cid:146)abbØ de Saint-Pons, Joseph Jean Colombardi, en prØsence du premier consul Joseph Barralis, comte de Pigna, qui fit aussi un don de 100 livres. Les capucins avaient obtenu gratuitement le concours d(cid:146)ouvriers et d(cid:146)entrepreneurs savoyards, luganais et surtout piØmontais de Biella. Dans la liste des entrepreneurs, on relevait le nom du savoyard Michaud. DŁs lors, on peut penser que l(cid:146)architecte Joseph Michaud prØsent sur divers chantiers et notamment celui des abords de la Porte PairoliŁre entre 1754 et 1757, ayant 12 Chartrier de Saint Pons, ch. n(cid:176) 412, p. 436 (un setier Øquivalait (cid:224) 40, 4 litres (cid:224) Nice) 13 J. BrŁs, Note d(cid:146)Archivio, t. 3, P.49 14ADAM, Citta e Contado, mazzo 7, liasse 25 bis, f(cid:176)4 15 Idem 2J 114 16 Cf. J. BrŁs, Note d(cid:146)Archivio, p.49 17 A.C.N., sØrie BB, reg. 25 f(cid:176) 71 18 Idem reg. 21, f(cid:176)37 v(cid:176) et 38 5 pris en charge la construction capucine, y affecta des ouvriers dont il avait la responsabilitØ, pour le gros (cid:156)uvre19. La construction des pilastres porteurs de la voßte et l(cid:146)Ørection de celle-ci furent achevØes le 26 dØcembre 1750, lendemain de Noºl ; l(cid:146)abbØ de Saint-Pons, Joseph Jean Colombardi, fut invitØ (cid:224) bØnir l(cid:146)Øglise rouverte au culte ; tous les BØnØdictions de Saint-Pons assistŁrent (cid:224) cette cØrØmonie. Le gros (cid:156)uvre ainsi achevØ, les embellissements se poursuivirent durant les annØes suivantes. En 1757, Mgr Cantono, dont le cousin Carlo di Ronco Øtait alors gardien du couvent, fit don d(cid:146)un tabernacle de marbre rØalisØ (cid:224) GŒnes et de bancs en noyer cirØ. 930 livres de travaux furent exØcutØs (cid:224) cette occasion20. Les travaux d(cid:146)amØnagement continuŁrent et ce fut que le 17 septembre 1768 que Mgr Astesan qui avait succØdØ (cid:224) Mgr Cantono put consacrer l(cid:146)(cid:156)uvre achevØe de Joseph Michaud, en pla(cid:231)ant dans le ma(cid:238)tre autel les reliques des saints BarthØlemy, Bassus et Pons21. Plus tard, l(cid:146)Øglise subit des transformations importantes, dont l(cid:146)agrandissement du transept en 1889 (cid:224) la suite des dØg(cid:226)ts occasionnØs par le tremblement de terre de 1887. Une derniŁre restauration eut lieu en 1986 avec la participation du fresquistes Guy Ceppa. (cid:1) Le temps de la RØvolution DŁs l(cid:146)entrØe (cid:224) Nice des troupes rØvolutionnaires du gØnØral Danselme, le 29 septembre 1792, les Capucins, comme la plupart des religieux, ØmigrŁrent en Italie. Leurs immeubles, Øglises et biens ruraux furent nationalisØs et vendus. « Le 18 fructidor an IV, (dimanche 4 septembre 1795), un bien fondØ situØ au quartier Saint-BarthØlemy, terroir de la commune de Nice, provenant des Capucins, consistant en une Øglise, maison ci-devant couvent, et une terre de 3 seterØes 6 moturaux 1/4 (environ 54 ares) fut vendu 8 800 F (cid:224) Jacques Fran(cid:231)ois Defly, nØgociant demeurant dans la commune de Nice »22. Defly se h(cid:226)ta de restituer tout le domaine dŁs la venue de l(cid:146)ØvŒque concordataire Colonna d(cid:146)Istria, en 1802, moyennant remboursement des frais. DŁs 1803, l(cid:146)ØvŒque nomma l(cid:146)abbØ Macaire Cassini comme curØ de la paroisse Saint-BarthØlemy. Normalement le concordat de 1801 ne permettait pas la reconstitution lØgale de l(cid:146)ordre des Capucins ; aussi plusieurs de ces religieux vŒtus en prŒtres sØculiers menaient la vie commune dans le monastŁre, avec l(cid:146)autorisation de l(cid:146)ØvŒque. Le responsable de ces religieux « sØcularisØs », 19 Nice Historique, article de Sappia, 1901, p. 26-27, et 1903, p. 203, Michaud Joseph appara(cid:238)t (cid:224) Nice en 1750. Il Øtablit des plans pour de nombreuses constructions dont celle de l(cid:146)Øglise Saint-BarthØlemy ainsi que celle du Lazaret de Nice. On n(cid:146)a pas d(cid:146)autres renseignements (cid:224) son sujet. A.C.N., Scaliero, t.3, p.199 20 Nice Historique, article de Sappia, op. cit. 1901, p. 26-27 Mgr Cantono fut ØvŒque de Nice de 1741 (cid:224) 1763. Il avait supprimØ aux Capucins le privilŁge qu(cid:146)ils dØtenaient depuis longtemps de prŒcher le CarŒme et l(cid:146)Avent en la cathØdrale Sainte-RØparate. Il semble que les Capucins, tout en ne lui manifestant aucun grØ de sa libØralitØ, ne lui tinrent aucune rigueur de sa dØcision. Mgr Cantono Øtait nØ (cid:224) Ronco (diocŁse de Verceil) le 12 avril 1687. Il fut nommØ ØvŒque de Nice le 21 fØvrier 1741, le siŁge de Nice ayant ØtØ vacant pendant 9 ans. Il fut sacrØ (cid:224) Rome en la chapelle Pauline au Quirinal, le 23 avril 1741, par Benoit XIV assistØ de CØlestin Galliano, archevŒque de Thessalonique, et de Ferdinand Rossi, archevŒque de Tarse ; il fut intronisØ (cid:224) Nice fin 1741. Il connut l(cid:146)occupation hispano-fran(cid:231)aise de 1744 (cid:224) 1746. Il acheva la construction du clocher de la cathØdrale en 1757, bØnit quatre nouvelles cloches qui re(cid:231)urent les noms de saint Bassus, Pons, Siagre et sainte RØparate. Il mourut (cid:224) Nice le 23 aoßt 1763 et fut inhumØ (cid:224) la cathØdrale. 21 Bonifacy, t. 5, f(cid:176) 289 22 ADAM, 70Q 192, p. 178 6 le pŁre Jacques de Nice, rŒvait de rØtablir canoniquement son couvent ; aussi en 1814, lors du passage du pape Pie VII (cid:224) Nice, rentrant (cid:224) Rome aprŁs sa captivitØ (cid:224) Fontainebleau imposØe par NapolØon, le pŁre Jacques lui demanda les pouvoirs nØcessaires et les obtint. En 1815, le comtØ de Nice Øtant redevenu sarde, le projet fut rØalisØ et les Capucins reprirent comme tels leur fonction (cid:224) Saint-BarthØlemy, comme nous l(cid:146)apprend le dØcret de rØtablissement : « En 1814, le 10 fØvrier, le responsable, pŁre Jacques de Nice, Capucin, ayant eu le privilŁge de baiser les pieds du saint PŁre Pie VII qui, venant de France pour retourner en triomphateur (cid:224) Rome, resta trois jours (cid:224) Nice, demanda (cid:224) Sa SaintetØ la gr(cid:226)ce de remettre le couvent de Saint-BarthØlemy en son prØcØdent Øtat de l(cid:146)Observance et la facultØ de pouvoir Ølire le pŁre gardien parmi les religieux y vivant alors. Le Saint PŁre Pie VII approuva avec joie cette demande et, en prØsence des illustrissimes et rØvØrendissimes FortunØ Maria ØvŒque d(cid:146)AmØlia, de Joseph abbØ de l(cid:146)ordre de Saint-Martin Øv(cid:226)que nullius, et du chanoine Joseph Sauvaigo, il accorda au dit rØvØrend pŁre Jacques toutes les facultØs d(cid:146)Ølire le gardien jusqu(cid:146)(cid:224) ce que la province soit en Øtat d(cid:146)agir et d(cid:146)accomplir toute chose selon les rŁgles et les constitutions. En 1815, le 29 novembre, les rØvØrends pŁres capucins reprirent leur habit dans l(cid:146)Øglise de leur couvent de Saint-BarthØlemy. Monseigneur l(cid:146)ØvŒque Colonna d(cid:146)Istria se fit un agrØable devoir d(cid:146)assister (cid:224) cette Ømouvante cØrØmonie et de bØnir les habits des religieux. Assista (cid:224) cette publique vŒture : Son excellence le gouverneur d(cid:146)Osasco avec tous les membres de l(cid:146)administration civile ; y participa, un immense concours de peuple tant de la campagne que de la citØ. Le chanoine Doneudi, curØ de la cathØdrale, donna (cid:224) cette pieuse cØrØmonie un Øclat tout particulier par son remarquable sermon23 ». (cid:1) La destinØe de Saint-BarthØlemy et des Capucins aux XIXe et XXe siŁcles Sous le rØgime sarde, aprŁs 1815, les Capucins purent se maintenir normalement dans leur monastŁre. Lors de la promulgation de la loi sarde d(cid:146)incamØration du 29 mai 1855 qui supprimait dans les Etat sardes les communautØs religieuses, le Capucins ni(cid:231)ois purent se soustraire (cid:224) la sØvØritØ de cette loi de fa(cid:231)on astucieuse mais lØgale ; par acte d(cid:146)achat en rŁgle, le conseil de fabrique de Saint-BarthØlemy put acquØrir la propriØtØ du couvent et de son territoire. Devenus ainsi les h(cid:244)tes du conseil de fabrique, ils purent continuer (cid:224) desservir cette Øglise et la paroisse (cid:224) laquelle finalement ils Øtaient attachØs depuis plus de trois siŁcles. L(cid:146)annexion du comtØ de Nice (cid:224) la France, opØrØe par le traitØ du 24 mars 1860 appuyØ par le plØbiscite du 16 avril, ne crØa aucune difficultØ pour les congrØgations religieuses qui Øtaient implantØes dans le diocŁse de Nice, mŒme pour celles qui n(cid:146)avaient re(cid:231)u aucune autorisation officielle24. La campagne anticlØricale contre les congrØgations qui avait commencØ en France dŁs 1843 s(cid:146)accentua aprŁs le Second Empire, et surtout aprŁs le gouvernement de « l(cid:146)ordre moral » du marØchal Mac-Mahon par les dØcrets persØcuteurs de Jules Ferry du 29 mars 1880. Le premier de ces dØcrets exigeait la dissolution de la SociØtØ de JØsus (JØsuites) dans les trois mois ; le second stipulait que les congrØgations non autorisØes Øtaient contraintes de solliciter l(cid:146)autorisation dans le dØlais de trois mois : elles devaient fournir une dØclaration mentionnant le nom du supØrieur, le lieu de sa rØsidence, la liste des membres et leur nationalitØ, l(cid:146)Øtat de l(cid:146)actif et du passif, les 23 Cf. Villarey, Recueil, t. 1, p. 154-155 24 Pour tout ce paragraphe, on pourra trouver l(cid:146)exposØ complet des problŁmes posØs aux congrØgations (cid:224) cette Øpoque dans mon Øtude sur le rattachement de l(cid:146)arrondissement de Grasse au diocŁse de Nice en 1886, en particulier aux pages 61 (cid:224) 87 7 revenus et les charges, les statuts et rŁglements avec certificat d(cid:146)approbation de l(cid:146)ØvŒque du diocŁse oø la congrØgation Øtait implantØe. Le prØfet de Brancion25, alertØ par le ministre des cultes, demanda (cid:224) Mgr Bala(cid:239)n ØvŒque de Nice, de lui signaler les congrØgations d(cid:146)hommes dont le supØrieur gØnØral Øtait (cid:224) l(cid:146)Øtranger ; six congrØgations se trouvaient dans ce cas, dont les Capucins, leur supØrieur gØnØral Øtant (cid:224) Rome. Le prØfet renseignØ par l(cid:146)ØvŒque fit aussit(cid:244)t son rapport au ministŁre de fa(cid:231)on trŁs dØtaillØe ; il signala que les Capucins non autorisØs Øtaient au quartier de Saint-BarthØlemy au nombre de treize, le supØrieur de la congrØgation Øtant (cid:224) Rome. Il ajouta la remarque suivante : « Ils soignent les malades et les assistent ; ils se livrent (cid:224) la prØdication pour les classes pauvres et remplacent les prŒtres manquants dans les paroisses. La chapelle est paroissiale, elle est ouverte au public, il n(cid:146)y en a pas d(cid:146)autre (cid:224) Saint-BarthØlemy. Du moment que la chapelle est paroissiale, il n(cid:146)y a pas avantage (cid:224) la fermer26. Dans l(cid:146)intervalle Øtaient parus les dØcrets du 29 mars. Les rØactions furent violentes, les pØtitions nombreuses, les protestations Øpiscopales unanimes. Au total 261 couvents furent fermØs et environ 5 000 religieux furent expulsØs. Sans doute les dØcrets ne furent pas appliquØs dans leur intØgralitØ, le gouvernement ayant (cid:224) cette Øpoque d(cid:146)autres soucis avec la politique coloniale trŁs controversØe et les soubresauts de la politique intØrieure. Au moment oø la « francisation » du comtØ de Nice se posait de maniŁre aiguº, Mgr Bala(cid:239)n fit remarquer au prØfet que dans le comtØ on arriverait « (cid:224) bien aimer la France que si l(cid:146)on respectait les pratiques pieuses et les religieux. Des entreprises contre les congrØgations ni(cid:231)oises desserviraient fortement la cause de la France au moment oø les dØceptions Øtaient ressenties de fa(cid:231)on fort aiguº dans toutes les classes de la population de l(cid:146)ancien comtØ ». Par circulaire du 1er juin 1880, le ministre pria le prØfet de Brancion de lui faire savoir quelles rØpercussions aurait dans la population du dØpartement l(cid:146)expulsion des JØsuites et celle des congrØgations non autorisØes lØgalement. Le prØfet demanda au commissaire central de police un rapport (cid:224) ce sujet. Le 5 juin, celui-ci Øtabli un texte dont voici un passage : « (cid:133) Suivant les renseignements que j(cid:146)ai pu recueillir auprŁs de personnes connaissant (cid:224) fond la pensØe de l(cid:146)opinion publique au sujet de la dissolution des dites compagnies non autorisØes, il n(cid:146)y aurait aucun inconvØnient (cid:224) ce qu(cid:146)elles soient supprimØes, (cid:224) l(cid:146)exception des FrŁres de Saint-Jean de Dieu, des religieux de Sain-Fran(cid:231)ois de Sales ((cid:156)uvre de Don Bosco), des Franciscains de Cimiez, et des PŁres Capucins de l(cid:146)ordre des FrŁres mineurs de Saint-Fran(cid:231)ois d(cid:146)Assise, (cid:224) Saint- BarthØlemy. Ces religieux rendant d(cid:146)ailleurs journellement des services de toutes sortes (cid:224) la population pauvre et laborieuse au milieu de laquelle leurs Øtablissements se trouvent situØs en gØnØral depuis des siŁcles(cid:133) » Le prØfet rØpondit dans ce sens au ministre des cultes et Øtablit de nouveau le tableau des diverses congrØgations. Il envisagea ensuite la question trŁs particuliŁre de la situation de celles-ci dans le comtØ de Nice, en vertu de la loi sarde dite d(cid:146)incamØration du 29 mai 1855, et de la prise en charge locale des consØquences de cette loi par la convention du 21 novembre 1860 lors du rattachement du comtØ de Nice (cid:224) la France. C(cid:146)Øtait dire au ministre que les Alpes-Maritimes (surtout l(cid:146)ancien comtØ) devait faire exception (cid:224) une application trop rigide des dØcrets et ne pas violer des droits acquis que la France par cette convention, avait promis de respecter et de dØfendre. Il Øcrivait entre autres (cid:224) la date du 8 juin : « (cid:133) Il existe dans le dØpartement des Alpes- Maritimes une situation toute spØciale rØsultant de l(cid:146)annexion du comtØ de Nice (cid:224) la France et sur 25 Le prØfet de Brancion installØ le 31 mars 1879, resta jusqu(cid:146)en fin juin 1882. 26 Pour toute cette question, cf. ADAM, 3V 252 et 266 8 laquelle je me permets d(cid:146)appeler votre haute attention. La loi sarde du 29 mai 1855 dissolvant les congrØgations religieuses, porte dans son article 9 que « les membres actuels des maisons dont il s(cid:146)agit (cid:224) l(cid:146)art. 1, qui auront ØtØ re(cid:231)us antØrieurement (cid:224) la prØsentation de cette loi au parlement et qui continueront (cid:224) vivre en commun, selon leur institution, dans les Øtablissements qu(cid:146)ils occupent actuellement, ou dans tels autres clo(cid:238)tres qui seront destinØs (cid:224) cet effet par le gouvernement aprŁs avoir ou(cid:239) l(cid:146)administration de la caisse ecclØsiastique, recevront annuellement de cette caisse un revenu correspondant (cid:224) la rente nette actuelle des biens maintenant possØdØs par les maisons respectives, pourvu que ce revenu n(cid:146)excŁde pas la somme de 500 F pour chaque religieux ou religieuses profŁs et 240 F pour chaque la(cid:239)que ou convers. Chacune des communautØs ainsi composØe aura en jouissance outre l(cid:146)Ødifice destinØ au logement, le jardin et autres dØpendances comprises dans la cl(cid:244)ture(cid:133) L(cid:146)annexion du comtØ de Nice (cid:224) la France ne modifie pas cet Øtat de choses et, par l(cid:146)art. 3 de la convention du 21 novembre 1860, le gouvernement fran(cid:231)ais se substitue en termes formels au gouvernement sarde pour l(cid:146)exØcution de cette loi. Dans ces conditions, on ne saurait troubler ces congrØgations dans la jouissance de leur logement sans s(cid:146)exposer de leur part (cid:224) des actions judiciaires. Les communautØs dont il s(cid:146)agit sont : les Oblats de Sainte-Marie, les Franciscains, les Capucins, les Carmes dØchaussØs. » MalgrØ cette lettre, le prØfet recevait, le 28 aoßt, une note du ministre lui demandant d(cid:146)appliquer les dØcrets aux Capucins de Nice et aux Carmes de Laghet qui n(cid:146)avaient pas demandØ l(cid:146)autorisation lØgale. Le prØfet adressa au ministre, dŁs le 30 aoßt, une longue lettre dans laquelle avec beaucoup de circonspection et d(cid:146)adresse il se faisait le dØfenseur de ces congrØgations et l(cid:146)expulsion des religieux seraient certainement un ØvØnement impopulaire, mal acceptØ par la majoritØ des habitants, surtout en ce qui concernait les Franciscains, les Capucins et beaucoup d(cid:146)autres congrØgations de charitØ ou hospitaliŁres trŁs implantØes et aimØes dans le dØpartement : « Monsieur le Ministre, vous me demandez si je persiste dans l(cid:146)avis que j(cid:146)ai Ømis au sujet de ces congrØgations, et notamment si d(cid:146)aprŁs la connaissance que j(cid:146)ai de l(cid:146)opinion dans l(cid:146)ensemble de mon dØpartement et dans les localitØs oø rØsident ces congrØgations, des circonstances ne se seraient pas produites qui donneraient lieu de croire qu(cid:146)il y aurait inconvØnient (cid:224) appliquer les dØcrets (cid:224) ces associations dans le courant du mois de septembre. Enfin vous dØsirez conna(cid:238)tre les noms, prØnoms et nationalitØs des membres Øtrangers de ces congrØgations. Ainsi que je me suis empressØ de vous le faire savoir par ma lettre du 7 juillet dernier, la congrØgation des Capucins de Saint-BarthØlemy possŁde dans son couvent une chapelle ouverte au public. Cette chapelle est paroissiale et le supØrieur des Capucins, l(cid:146)abbØ Carassa (ThØrØsius) en est le desservant ; il touche en cette qualitØ un traitement de l(cid:146)Etat de 1 100 F. Cette chapelle ØloignØe de toute autre Øglise de plus d(cid:146)un kilomŁtre, est d(cid:146)une grande utilitØ au quartier de Saint-BarthØlemy qui a pris dans ces derniŁres annØes un grand dØveloppement. Je persiste absolument dans ma premiŁre opinion, et j(cid:146)estime que la dissolution de cette congrØgation et la fermeture de la chapelle qu(cid:146)elle dessert (cid:224) titre officiel produiraient un dØplorable effet, en mŒme temps qu(cid:146)elles seraient un motif de trŁs vif mØcontentement pour la population. Je prends la libertØ de vous rappeler, M. le Ministre, que le 9 juillet dernier j(cid:146)ai eu l(cid:146)honneur de vous transmettre la copie d(cid:146)un billet royal qui m(cid:146)avait ØtØ communiquØ par Mgr l(cid:146)ØvŒque de Nice au sujet de cette congrØgation. Je vous priais alors de vouloir bien me faire conna(cid:238)tre si vous estimiez que ce document fut suffisant pour faire considØrer cette association religieuse comme rØguliŁrement autorisØe. Les Capucins de Saint- BarthØlemy sont devenus Fran(cid:231)ais par le fait de l(cid:146)annexion, leur congrØgation est visØe par la loi sarde du 29 mai 1855 dont je vous ai fait conna(cid:238)tre la teneur par ma lettre du 8 juin dernier et dont le gouvernement fran(cid:231)ais a consenti en 1860 (cid:224) continuer les prescriptions. Les Capucins de Saint- 9 BarthØlemy, qui ne possØdaient pas de biens autres que leur couvent et leur chapelle, avaient ØtØ laissØs en possession de ces immeubles jusqu(cid:146)(cid:224) l(cid:146)extinction des religieux qui les occupaient. Ils ne pouvaient, aux termes de l(cid:146)art. 15 de la loi prØcitØe, Œtre dissous que lorsqu(cid:146)ils seraient rØduits (cid:224) six membres qui recevraient alors des pensions proportionnØes (cid:224) leur (cid:226)ge. Or ils sont encore treize, et je dois ajouter qu(cid:146)outre l(cid:146)effet moral indiscutablement trŁs mauvais que produirait leur dissolution, il y aurait pour le gouvernement un vØritable embarras s(cid:146)ils exigeaient les pensions fixØes par la loi du 29 mai 1855 reconnue par la convention internationale de 1860, ou mŒme des dommages et intØrŒts(cid:133) » A part l(cid:146)expulsion des JØsuites, des Carmes de Laghet et des Missions africaines, les congrØgations ne furent pas inquiØtØes outre mesure dans les Alpes-Maritimes. Le 19 octobre 1882, deux ans aprŁs l(cid:146)application des dØcrets, le nouveau prØfet, M. Lagrange de Langre, pouvait rØpondre (cid:224) une demande de renseignements du ministre des cultes sur l(cid:146)Øtat des congrØgations de fa(cid:231)on fort apaisante : « Monsieur le Ministre, vous m(cid:146)avez fait l(cid:146)honneur par votre dØpŒche circulaire en date du 13 octobre courant de me prier, aprŁs m(cid:146)Œtre entourØ de tous les renseignements que j(cid:146)aurai pu recueillir, de vous adresser un rapport prØcis sur l(cid:146)Øtat actuel des congrØgations dans mon dØpartement, depuis l(cid:146)application des dØcrets du 29 mars 1880. Vous n(cid:146)ignorez pas, M. le Ministre, que le dØpartement des Alpes-Maritimes, au point de vue de l(cid:146)existence des congrØgations non autorisØes, s(cid:146)est trouvØ dans une situation tout (cid:224) fait exceptionnelle. En effet, ainsi qu(cid:146)il appert des rapports trŁs complets sur la question adressØes par mon prØdØcesseur au ministre de l(cid:146)IntØrieur en 1880, la loi sarde du 29 mai 1855 dont le gouvernement fran(cid:231)ais s(cid:146)Øtait engagØ (cid:224) respecter les prescriptions par le traitØ d(cid:146)annexion de 1860, avait rØglØ le mode d(cid:146)existence des associations religieuses dans les Alpes-Maritimes. Je ne crois pas devoir recommencer l(cid:146)historique de cette affaire, la question ayant ØtØ tranchØe dØfinitivement (cid:224) cette Øpoque. Je me bornerai (cid:224) vous rappeler que les congrØgations existant dans les Alpes-Maritimes avant l(cid:146)annexion, et se trouvant rØgies par la loi sarde du 29 mai 1855, n(cid:146)ont pas ØtØ dissoutes. » Lors de la promulgation de la loi sur les associations en dØcembre 1901, les Capucins italiens durent partir. Ne resta en fonction que le pŁre Maurice qui Øtait Ni(cid:231)ois d(cid:146)origine (nØ en 1828, il avait ØtØ nommØ (cid:224) Saint-BarthØlemy en 1889). Mgr Chapon nomma comme recteur le pŁre Maxime Martel et comme vicaire le pŁre SØraphin Mariaud. Ayant pris l(cid:146)habit des prŒtres sØculiers, les Capucins d(cid:146)origine fran(cid:231)aise demeurŁrent (cid:224) Saint-BarthØlemy jusqu(cid:146)en 1971, date de leur dØpart. Ils furent remplacØs par le clergØ sØculier, le chanoine AndrØ Sassi ayant alors ØtØ nommØ curØ. Le dernier Capucin, le pŁre Victor Tamisier, quitta le couvent le 1er septembre 1972. AprŁs 1919, le pŁre Fran(cid:231)ois Thorillon avait eu l(cid:146)occasion de crØer une salle paroissiale sur l(cid:146)emplacement d(cid:146)un ancien dancing du quartier Saint-Sylvestre ; une chapelle dØdiØe (cid:224) saint Fran(cid:231)ois d(cid:146)Assise y fut Øtablie et fut bØnie le 15 octobre 1939 par Mgr RØmond ØvŒque de Nice. Devenue paroisse, elle fut desservie jusqu(cid:146)en 1984 par le pŁre Pol de LØon, Capucin, auquel succØda comme curØ le pŁre Anselme Barin. 10

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D'après les apocryphes, Barthélemy aurait évangélisé la .. Les capucins avaient obtenu gratuitement le concours d'ouvriers et d'entrepreneurs.
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