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114 Pages·2017·6.86 MB·French
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LE PHARE Enoncé théorique de Master en Architecture SAR / ENAC / EPFL Lionel Durand Sous la direction du professeur Alexandre Blanc Janvier 2017, Lausanne Fig. 1 | Phare de Granville | Normandie Je tiens à remercier l’équipe du groupe de suivi, le professeur responsable de l’énoncé théorique Alexandre Blanc, le directeur pédagogique Martin Fröhlich et le maître EPFL Sebastian Lippok pour leurs lumières. Je tiens aussi à remercier les différentes unités des Phares & Balises ainsi que les musées et responsables municipaux qui ont rendu possible de nombreuses visites de phares. Merci à Vincent Guigeno, Sébastien Boulanger, Didier Alligne et Gérard Raoul pour leur éclairage et les documents fournis. Un grand merci également à Françoise et Eric pour leur regard extérieur ainsi qu’à Agathe de m’avoir soutenu dans ce travail. SOMMAIRE PAGES Avant-propos 5 Préambule 6 Introduction 8 Définition 10 Lexique 12 Historique 14 Antiquité 15 Moyen-Age 19 XIXe siècle 23 Léonce Reynaud 27 Hypothèses 31 Voyages ? 32 Symbole ? 38 Maritime ? 44 Monument ? 50 Lumière ? 56 Habitat ? 62 Abandonné ? 68 Conclusion 74 Sources 79 Bibliographie 80 Crédits photographiques 81 Annexes 83 4 AVANT-PROPOS 5 PRÉAMBULE Ce travail de recherche a été effectué dans le cadre du Master d’architecture de l’EPFL, sous la direction du professeur Alexandre Blanc, et avec les conseils du professeur Martin Fröhlich et de Sebastian Lippok en tant que maître EPFL. THÈME Depuis tout jeune, je nourris une passion pour la voile et l’univers maritime, accentuée ces dix dernières années par des navigations régulières dans l’archipel de Glénans, avec l’île de Penfret comme refuge. Le sujet du phare s’est donc tout naturellement imposé à moi. A cela s’ajoute une riche iconographie, véhiculant des images de sécurité, d’espoir et de voyage et un questionnement fondamental sur l’avenir de ces cathédrales des mers à l’heure des GPS et téléphones sattelites. PERIMÈTRE Il m’a semblé évident de concentrer mes recherches sur les phares du littoral français et plus précisément sur les côtes de l’Atlantique et de la Manche. En effet, la richesse du patrimoine, la qualité et la complexité des bâtiments réalisés, ainsi que la documentation étoffée à leur sujet permettent d’explorer pleinement ce domaine. De plus, leur proximité m’a permis d’aller visiter plus d’une vingtaine de phares. Pour autant, il était également essentiel d’étendre le champ des recherches à d’autres pays et à d’autres univers afin d’analyser leurs analogies et oppositions. ACTUALITÉ Le thème du phare est actuel car, en France, la profession de gardien de phare n’existe plus suite à l’automatisation successive des phares par le Service des Phares et Balises. Depuis le départ des trois derniers gardiens du phare de l’île de Sein le 23 décembre 2015, plus personne n’est là pour veiller sur eux au quotidien. EXPLORATION Afin de découvrir les différents types de phares, j’ai parcouru les côtes françaises en commençant par Dunkerque et en finissant à Royan, plus précisément à Cordouan. Ainsi, j’ai visité une vingtaine de sites, que ce soit en ville, à un cap ou en mer. Il m’a également paru important, autant que possible, de visiter des phares d’époques différentes : tours sous Vauban, phares réalisés sous Léonce Reynaud mais également ceux reconstruits après la seconde guerre mondiale. Ce voyage m’a permis, outre les visites en elles-mêmes, de les documenter par la photo, les croquis et l’histoire des sites. DÉMARCHE Ce travail s’organise en deux parties : La première partie est historique. Elle sert à présenter le sujet ainsi que son évolution à travers les siècles. Elle vise à comprendre le développement général du balisage des côtes de France et celui du phare. La deuxième partie est analytique. Il s’agit là de renverser les idées préconçues et de remettre en question chaque notion caractérisant le phare. Pour chacune des notions, quatre illustrations étayent le concept et une dernière prend son contre-pied. L’enjeu de cette partie, présentée sous forme d’hypothèses, est de les confronter à des notions contraires ou analogues. 6 1 Leughenaer 4 321 2 Dunkerque 5 3 Gravelines 6 4 Calais 98 5 Alprech 6 La Canche 7 7 La Hève 13 15 11 10 8 Gatteville 16 1412 9 Cap Lévi 17 10 Granville 18 11 Cap Fréhel 19 12 Bodic 13 Ploumanac’h 14 Kerprigent 15 Pontusval 20 21 16 Kermorvan 22 17 Saint-Mathieu 23 18 Penmarc’h 19 Eckmühl 20 Les Baleines 21 Anc. Tour des Baleines 22 Chassiron 23 Cordouan Fig. 2 | Voyage le long du littoral français 7 INTRODUCTION Le phare fait partie de ces bâtiments présents depuis l’Antiquité qui, outre leurs utilités multiples, véhiculent une symbolique forte. Le programme du phare est très simple : une tour suffisamment haute et solide, pouvant résister à l’assaut du vent et des vagues, sur laquelle repose une source lumineuse ayant pour but de guider les navigateurs afin qu’ils puissent rejoindre la côte en sécurité. Cette simplicité et clarté du programme range l’ouvrage dans la catégorie de l’architecture utilitaire, l’architecture des ingénieurs. Cependant, le phare, par le site qu’il occupe en relation avec la mer, est propice aux rêves et aux récits. L’imaginaire lié au phare mêle aventures, voyages mais aussi drames et naufrages. Certaines fois de la pure fiction, d’autres fois des faits réels retracés et comptés par les gardiens de phare dont la fascination qu’ils exercent pour l’objet n’a d’égale que la solitude qu’ils endurent. Aussi, sa forme particulière et son implantation si singulière - entre terre et mer - lui confère une iconographie bien à lui. Le phare est également témoin de la présence humaine et signale le début d’un autre monde, le monde maritime. Il matérialise ainsi l’ultime limite du territoire et est donc perçu comme un symbole : synonyme de réconfort pour les navigateurs, gage de vie nouvelle à l’heure de l’exode de la révolution industrielle vers les Amériques ou encore image du voyage vers l’infini pour ceux restés à terre. L’image que peut véhiculer un bâtiment et ce à quoi il fait référence est, selon moi, un thème majeur dans l’architecture et dont le questionnement entre l’être et le paraître fait partie. En ce sens, ce travail questionne certaines idées préconçues liées à l’univers du phare et permet de comprendre jusqu’à quel point elles sont légitimes. Alors, il convient de se demander : Quelles sont les caractéristiques du phare qui suscitent autant de fascination ? Cette fascination est-elle toujours d’actualité ? Une mutation n’a-t-elle pas opérée ? 8 Fig. 3 | Work in progress 9 DÉFINITION Le mot phare est issu mot grec Pharos qui est le nom de la presqu’île où se trouvait le phare d’Alexandrie. Dans les langues latines, on retrouve l’origine commune de ces termes : faro en espagnol ou italien, farol en portugais. En revanche, les langues germaniques utilisent des termes plus explicites : lighthouse en anglais ou Leuchtturm en allemand, qui signifie littéralement tour brillante. Pour le Service de Phares, un phare désignait un établissement de signalisation maritime gardé, alors qu’un feu était non gardé. A titre d’illustration, en France, on comptait 130 phares et 913 feux en 1975. Cependant, aujourd’hui en France, il n’existe plus aucun phare gardienné, devrait-on alors parler uniquement de feu et non de phare? Le Larousse fait toujours cette distinction - peut-être obsolète - relative à sa surveillance : « Phare : Tour élevée portant un puissant foyer de lumière pour guider les navires pendant la nuit et placée sous la surveillance d’un personnel de garde. (Sans personnel de surveillance, il s’agit d’un feu.) »01 L’administration française a revu cette définition02, s’appuyant sur celle du Service des Phares et Balises, et considère qu’un phare est « un établissement de signalisation maritime sur support fixe comportant au moins trois critères parmi les quatre ci-dessous : Fonction : établissement de grand atterrissage ou de jalonnement Hauteur : établissement d’une hauteur au- dessus du sol de plus de 20 mètres Portée : établissement dont la portée est supérieure à 20 milles nautiques Infrastructure : établissement abritant plusieurs bâtiments ou la présence d’un gardien dans l’historique de l’établissement. Par définition contraire, les feux sont les autres établissements de signalisation, c’est-à-dire ceux qui ne remplissent pas au moins trois des critères ci-dessus »03. Ainsi, la présence permanente d’un ou plusieurs gardiens n’est plus fondamentale afin de pouvoir faire la différence entre un phare et un feu. A titre d’exemple, l’image ci-dessous montre le feu de Saint Pol à Dunkerque. Il n’est pas considéré comme un phare car hormis sa hauteur supérieure à 20 mètres (36 mètres), il ne répond à aucun des trois autres critères. Le CNRTL apporte une définition plus générique et moins technique de l’objet. « Phare : Tour édifiée sur une côte, sur un îlot ou à l’entrée d’un port, surmontée d’une source lumineuse puissante, servant à guider la navigation maritime pendant la nuit »04. Aussi, en fonction du type de navigation à laquelle il est destiné ainsi que de sa portée, une classification en 4 ordres existe. Le phare de 1er ordre, ou phare de « grand atterrissage », est destiné à être vu de très loin au large et marque le tournant d’une route de navigation. Sa portée est de l’ordre de 30 milles. Il est situé sur un cap ou en pleine mer et est échelonné tous les 40 ou 50 milles. Le phare de 2e ordre, ou phare de « jalonnement », précise le tracé d’une route de navigation et indique le chenal d’accès à la côte. Sa portée est de l’ordre de 20 milles. Le phare de 3e ordre signale un danger précis pour la navigation côtière. Sa portée est de l’ordre de 15 milles. Le phare de 4e ordre indique l’entrée d’un port ou l’extrémité d’une jetée. Sa portée est de l’ordre de 10 milles. En 2012, on dénombrait en France 135 phares, 1521 feux et 220 bâtiments du patrimoine des phares, incluant les maisons-phares ne répondant pas aux critères ci-dessus et dont la plupart sont en activité05. 10

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Ainsi, on confie aux ingénieurs de l'Ecole des Ponts et Chaussées, Les matériaux sont abîmés par le temps et .. École des Ponts ParisTech.
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