VERSION AFI Jacques Lacan L’ANGOISSE Séminaire 1962-1963 Troisième édition corrigée Publication hors commerce. Document interne à l'Association freudienne internationale et destiné à ses membres. Note liminaire, p. 2 Début, p. 9 Table des matières, p. 3 et p. 429 La pagination respecte celle de la version source (à la page 415 se trouve le premier et dernier séminaire « Les noms du père » du 20 Novembre 1963) -1- 1 Note liminaire Dans la dernière leçon de ce séminaire, Lacan annonce qu'il poursuivra l'année suivante autour « non pas seulement du nom mais des noms du père ». Ce séminaire se réduira à une seule leçon du fait que le professeur Jean Delay, chef du service de la Clinique des maladies mentales à Sainte-Anne, avait fait savoir à Lacan qu'il ne pouvait plus accepter que cet enseignement se poursuive dans son service. Lacan avait commencé son séminaire public en 1953. Α partir de janvier 1964, il le continuera à l'École Normale Supérieure de la rue d'Ulm où il sera accueilli grâce à l'intervention de plusieurs personnes éminentes, dont Fernand Braudel et Claude Lévi-Strauss. Son auditoire s'en trouva sensiblement modifié et élargi, ce qui lui imposa d'accommoder son discours à ce nouveau public, d'où une coupure importante dans l'enchaînement des séminaires. C'est ce qui nous a paru justifier l'adjonction, à cette édition du séminaire sur l'angoisse, de cette leçon inaugurale et unique sur Les Noms du Père. Une dernière remarque. Ι1 semble que Lacan ait d'abord envisagé de l'intituler, Le Nom du Père; cependant c'est sous la forme plurielle qu'il l'annonce dans 1a dernière leçon de l'Angoisse et c'est l'intitulé que nous avons conservé. CD. -2- 2 L'ANGOISSE (suite de pages blanches pour respecter la pagination de l’original) TABLE des matières -3- 3 L'ANGOISSE -4- 4 L'ANGOISSE -5- 5 L'ANGOISSE -6- 6 L'ANGOISSE -7- 7 L'ANGOISSE -8- 8 Leçon Ι, 14 novembre 1962 Je vais vous parler cette année de l'angoisse. Quelqu'un qui n'est pas du tout à distance de moi dans notre cercle, m'a pourtant l'autre jour laissé apercevoir quelque surprise que j'aie choisi ce sujet qui ne lui semblait pas devoir être d'une tellement grande ressource. Je dois dire que je n'aurai pas de peine à lui prouver le contraire. Dans 1a masse de ce qui se propose à nous sur ce sujet de questions, il me faudra choisir et sévèrement. C'est pourquoi j'essaierai, dès aujourd'hui de vous jeter sur le tas. Mais déjà cette question m'a semblé garder la trace de je ne sais quelle naïveté jamais étanchée pour la raison que ce serait croire que c'est par un choix que chaque année, je pique un sujet, comme ça, qui me semblerait intéressant pour continuer le jeu de quelque sornette, comme on dit. Non. Vous le verrez, je pense, l'angoisse est très précisément le point de rendez-vous où vous attend tout ce qu'il était de mon discours antérieur et où s'attendent entre eux un certain nombre de termes qui ont pu jusqu'à présent ne pas vous apparaître suffisamment conjoints. Vous verrez sur ce terrain de l'angoisse comment, à se nouer plus étroitement, chacun prendra encore mieux sa place. Je dis encore mieux, puisque récemment il a pu m'appa- raître, à propos de ce qui s'est dit du fantasme à une des réunions dites provinciales de notre Société, que quelque chose avait dans votre esprit, concernant cette structure si essentielle qui s'appelle le fantasme, pris effectivement sa place. Vous verrez que celle de l'angoisse n'est pas loin de celle-là, pour la raison que c'est bel et bien la même. -9- 9 Je vous ai mis sur ce tableau - pourtant, après tout, ce n'est pas grand un tableau - quelques petits signifiants repère ou aide-mémoire, peut-être pas tous ceux que j'aurais voulu, mais après tout il convient de ne pas non plus abuser quant au schématisme. Cela, vous le verrez s'éclairer tout à l'heure. Ils forment deux groupes, celui-ci et celui-là - celui-là que je compléterai (Fig.2). A droite, ce graphe (Fig.1) dont je m'excuse depuis si longtemps de vous importuner, mais dont il est tout de même nécessaire - car là valeur de repère vous en apparaîtra, je pense, toujours plus efficace, que je rappelle, la structure qu'il doit évoquer à vos yeux. Aussi bien sa forme qui peut-être ne vous est jamais apparue de poire d'angoisse, n'est peut-être pas ici à évoquer par hasard; d'autre part si l'année dernière à propos de cette petite surface topologique à laquelle j'ai fait une si grande part, certains ont pu voir se suggérer à leur esprit certaines formes de reploiement des feuillets embryologiques, voire des couches du cortex, personne, à propos de la disposition à la fois bilatérale et nouée d'intercommunication orientée de ce graphe, personne n'a jamais évoqué à ce propos, le plexus solaire. Bien sûr je ne prétends pas là vous en livrer les secrets, mais cette curieuse petite homologie n'est peut-être pas si externe qu'on le croit et méritait d'être rappelée au début d'un discours sur l'angoisse. L'angoisse, je dirai, jusqu'à un certain point la réflexion par laquelle j'ai introduit mon discours tout à l'heure, celle qui a été faite par un de mes proches, je veux dire dans notre Société, l'angoisse ne semble pas être ce qui vous étouffe, j'entends, comme psychanalystes. Et pourtant, ce n'est pas trop dire que ça le devrait, dans, si je puis dire, la logique des choses, c'est-à-dire de la relation que vous avez avec votre patient. Après tout, sentir ce 10 10
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