AVERTISSEMENT Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l’utilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pénale. Contact : [email protected] LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm UFR SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES SCIENCES DE L’EDUCATION (SECTION 70 DU CNU) LA PEDAGOGIE, UN PATRIMOINE IMMATERIEL ? Exemple de la pédagogie de Jean-Frédéric Oberlin THESE DE DOCTORAT EN SCIENCE DE L’EDUCATION Présenté le 3 juin 2016 par : Johann CHALMEL Sous la direction de : Eirick Prairat, Professeur à l’université de Lorraine Institut universitaire de France (IUF) MEMBRES DU JURY : Pierre-Philippe BUGNARD, Professeur à l’Université de Fribourg (Suisse) Henri Louis GO, Maître de Conférences HDR à l’université de Lorraine France JUTRAS, Professeure à l’Université de Sherbrooke (Canada) Bruno POUCET, Professeur à l’Université de Picardie Remerciements Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont accompagné mon parcours de doctorant et rendu ce travail possible. Je souhaite remercier plus particulièrement mon directeur, Eirick Prairat, qui a guidé et soutenu ma démarche de recherche. Je remercie également les membres du jury, qui ont accepté de donner de leur temps pour échanger avec moi sur ce travail. Je tiens également à remercier le laboratoire LISEC et ses membres, avec lesquels j’ai pu interagir sur de nombreuses thématiques et découvrir de nouveaux champs et de nouvelles idées, en particulier tous les doctorants qui ont cheminé avec moi, au long de ce parcours de recherche et d’écriture : Charlotte Pourcelot, Jana Quinte, Xavier Riondet, Marie Vergnon et tous les autres. Une mention spéciale pour l’équipe du musée Oberlin et plus particulièrement Edmond Stussi son président, Estelle Mery (conservatrice du musée), Marie-Pierre Chabot (responsable de la Maison des Enfants), Caroline Fellrath (chargée de communication), Jacques Jobert (bibliothécaire), ainsi qu’à toute l’équipe de NovaTris, Centre de Compétences interculturelles de l’Université de haute Alsace, qui m’a accueilli et soutenu à la fin de mon parcours : Serge Neunlist (premier vice-président de l’UHA), Florence Duchêne- Lacroix (directrice), Vera, Annette, Estelle, Marie-Astrid, Vivien. Je remercie bien-sûr ma famille, qui m’a soutenu et encouragé durant ces quelques années de thèse. Je remercie également les membres de l’association 49 AD : Benoit Cornette, Alexandre Guard, Xavier Joly, Aurélien Levacher et Blaise Koffi ainsi que Tanguy Debaene, Stéphanie Gobert, François Belanyi, Guillaume Comte qui furent une réelle source de motivation dans l’accomplissement de ce travail de doctorat. Un remerciement particulier à Irina Cristian qui m’a accompagné dans les moments de doute et m’a soutenu dans ce travail. Table des matières Remerciements_____________________________________________________________ 1 Introduction _______________________________________________________________ 6 I. Développement du Ban de la Roche et naissance de la pédagogie d'Oberlin ___________ 11 1. Contexte géographique et historique du Ban de la Roche _________________________________ 11 a. Intérêt du site _________________________________________________________________ 11 b. Introduction de la réforme protestante _____________________________________________ 13 2. Jean-Georges Stuber (1722-1797) ____________________________________________________ 17 a. Pédagogie morave ______________________________________________________________ 18 b. Jeunesse de Stuber _____________________________________________________________ 29 c. Premières années au Ban de la Roche ______________________________________________ 31 d. Parenthèse à Barr ______________________________________________________________ 35 e. Second ministère au Ban de la Roche _______________________________________________ 36 f. De la musique à l'apprentissage de la lecture, création d'une culture populaire _____________ 41 g. De la musique à la lecture, création d'une méthode de lecture __________________________ 43 3. Jean-Frédéric Oberlin (1740-1826) ___________________________________________________ 47 a. Jeunesse et formation ___________________________________________________________ 47 b. Premiers pas au Ban de la Roche __________________________________________________ 50 c. Un pédagogue pastoral __________________________________________________________ 51 d. La création des Poêles à tricoter, institution originale fondatrice de la pédagogie d'Oberlin ___ 54 e. La pédagogie de la douce contrainte _______________________________________________ 60 f. Construction de la pédagogie d’Oberlin _____________________________________________ 61 II. Historique de la notion de patrimoine : des Monuments Historiques jusqu’au patrimoine culturel immatériel _____________________________________________________________ 70 1. Evolution de la notion de patrimoine _________________________________________________ 70 2. Les prémices de la protection de l’immatériel __________________________________________ 75 a. L’exemple français ______________________________________________________________ 75 b. Le précurseur japonais __________________________________________________________ 76 c. L’intervention bolivienne ________________________________________________________ 79 3. La Convention de 2003 pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel ________________ 82 a. Les critères de l’UNESCO définissant un PCI __________________________________________ 83 b. Le PCI, patrimoine des communautés ______________________________________________ 87 c. La démocratisation du patrimoine _________________________________________________ 92 4. Les limites du patrimoine culturel immatériel __________________________________________ 97 a. Le PCI se limite à ce que les communautés veulent montrer ____________________________ 97 b. Un héritage à transmettre ou à rentabiliser ? _______________________________________ 102 c. La société du tout patrimoine : le PCI rend-il tout « patrimonialisable » ? _________________ 107 III. Qu’est-ce que la pédagogie ? ________________________________________________ 111 1. La pédagogie, modèle pour penser l’éducation ? _______________________________________ 118 a. L’Emile (Rousseau) ou la mise en place de la pédagogie « naturelle » ____________________ 118 b. Pestalozzi, ou l’impossibilité de faire un choix radical entre éducation naturelle et éducation sociétale __________________________________________________________________________ 121 c. Oberlin et la contextualisation de la méthode Coménienne ____________________________ 124 d. Modèles contemporains ________________________________________________________ 126 2. La méthode : un outil de théorisation d’une pratique singulière ? _________________________ 129 a. De la méthode en pédagogie ____________________________________________________ 129 b. Exemple : la méthode conscientisante _____________________________________________ 132 c. L’union des méthodes, pour anticiper les obstacles ? _________________________________ 137 3. D’une pédagogie singulière à une communauté de pratique _____________________________ 145 a. La méthode, garante de la pérennité de la pédagogie ________________________________ 145 b. Les invariants de la méthode ____________________________________________________ 151 c. Transmission de la méthode aux communautés de pratique ___________________________ 159 IV. Musées de l’éducation (Musées scolaire) ou musée de la pédagogie ? _______________ 165 1. Les musées de l’éducation, histoire et évolution _______________________________________ 167 a. Les musées pédagogiques _______________________________________________________ 168 b. Les musées de l’éducation aujourd’hui ____________________________________________ 173 c. Muséologie __________________________________________________________________ 181 2. Le musée Oberlin de Waldersbach, un musée pour la pédagogie ? ________________________ 187 a. Histoire du musée : d’un lieu de pèlerinage à un musée de France ______________________ 187 Les prémices du Musée Oberlin_____________________________________________________ 187 Développement du musée _________________________________________________________ 188 La mise en place du musée actuel ___________________________________________________ 190 La restructuration du Musée Oberlin ________________________________________________ 191 Le financement du projet __________________________________________________________ 192 b. La gestion du musée et acquisition des collections ___________________________________ 195 c. Les choix muséographiques du musée actuel _______________________________________ 199 Des débuts difficiles ______________________________________________________________ 199 Le projet muséographique _________________________________________________________ 200 Une muséographie méticuleusement préparée ________________________________________ 202 d. Présentation du musée _________________________________________________________ 205 Niveau 1 _______________________________________________________________________ 205 Niveau 2 _______________________________________________________________________ 206 Niveau 3 _______________________________________________________________________ 210 e. Un système cohérent __________________________________________________________ 212 f. Du service éducatif des musées de l’éducation à la Maison des Enfants du Musée Oberlin ___ 217 g. La « Maison des enfants », un service éducatif original _______________________________ 222 La création de la Maison des enfants ________________________________________________ 222 De nombreux ateliers _____________________________________________________________ 228 Etre pédagogue, ou devoir se plier en quatre __________________________________________ 231 Les activités de la Maison des enfants _______________________________________________ 234 Valorisation et transmission d’un patrimoine matériel et immatériel _______________________ 247 V. La communauté de pratique du musée Oberlin _________________________________ 256 1. Construction du questionnaire _____________________________________________________ 258 a. La Pré-enquête _______________________________________________________________ 258 Questions préliminaires ___________________________________________________________ 259 Selon vous, quels mots caractérisent le mieux J.-F. Oberlin ? _____________________________ 261 Quelles sont les activités que vous considérez importantes au sein du musée ? ______________ 262 Donnez-nous six termes caractéristiques de votre pratique au musée. _____________________ 264 b. Le pré-test ___________________________________________________________________ 265 Présentation du pré-test __________________________________________________________ 267 Résultat du pré-test ______________________________________________________________ 273 2. Le questionnaire _________________________________________________________________ 276 a. Vos caractéristiques personnelles ________________________________________________ 277 b. Votre rôle au sein du musée Oberlin ______________________________________________ 278 c. Votre opinion sur le musée ______________________________________________________ 279 d. Jean-Frédéric Oberlin __________________________________________________________ 286 3. Analyse du questionnaire __________________________________________________________ 290 a. Le public cible ________________________________________________________________ 290 b. Votre opinion sur le musée ______________________________________________________ 292 c. Jean-Frédéric Oberlin __________________________________________________________ 303 Conclusion ______________________________________________________________ 310 Bibliographie ____________________________________________________________ 331 Introduction Notre travail de doctorat est le fruit d’un parcours universitaire et personnel transversal. En effet, les nombreuses visites familiales au Ban de la Roche ont engendré une passion, avant tout pour un lieu, avec ses magnifiques paysages de montagne, son authenticité et le bien- être toujours éprouvé. Chaque voyage est invariablement accompagné d’une visite au musée local en pleine restructuration : le musée Oberlin de Waldersbach. Ce lieu magique est alors perçu comme un terrain de jeu, avec des tiroirs à ouvrir, révélant des collections intéressantes et captivantes, des frottages et des fleurs séchées permettant de découvrir la faune et la flore locale, des jeux d’ombres pour dessiner sa silhouette ou encore des jeux de lumière pour comprendre le fonctionnement des fameuses lanternes magiques. Sans le savoir, la pédagogie infusant ce lieu, impacte progressivement notre manière de regarder, de découvrir, de sentir, en d’autres termes, notre manière d’apprendre. Ce n’est qu’une dizaine d’années plus tard, que le personnage à l’origine de ce processus d’apprentissage et peut-être de la curiosité nous poussant jour après jour à vouloir comprendre chaque détail de notre environnement, commence à nous intriguer. En effet, notre intérêt pour l’institution muséale se concrétise progressivement lors de notre entrée dans le monde universitaire avec la participation à un cours centré sur la valorisation du patrimoine. Quel meilleur support choisir pour une présentation originale de collections que celui du musée fréquenté depuis l’enfance ? Quel meilleur exemple utiliser que celui de la Pharmacie de charité, créée par Oberlin pour démocratiser l’accès aux soins et à l’hygiène, lorsque notre prochain exposé porte sur la valorisation du patrimoine médico-social ? Le musée Oberlin est présent, année après année, dans une réflexion devenue universitaire, mais construite en partie, au sein même de l’institution. Au fil des recherches, les diverses facettes du personnage se dessinent, et le Ban de la Roche devient, plus qu’un lieu symbolique, un objet de recherche patrimoniale à part entière. Ce n’est plus le temple de Waldersbach et de Fouday que nous visitons, ce ne sont plus les villages de Bellefosse et de Belmont, que nous traversons ; ce ne sont plus le tilleul centenaire et l’allée des fiancés que nous percevons ; c’est plutôt un ensemble cohérent, alliant patrimoine naturel et culturel, pour la sauvegarde et la valorisation duquel nous avons, à notre tour et à notre manière, envie de nous engager. 6 Mais au-delà des recherches dans les archives du musée et celles de la Mairie de Waldersbach, nous permettant de redécouvrir Jean-Frédéric Oberlin et son impressionnant parcours lors des 59 années de son ministère au Ban de la Roche, au-delà des visites réitérées, pour poser un œil à la fois admiratif et critique sur une muséographie innovante, ludique et garantissant de nouveaux apprentissages à chaque passage, au-delà de la cohérence patrimoniale du Ban de la Roche permettant de mieux comprendre l’environnement au sein duquel le personnage évoluait, un flou persistait. Comment un tel endroit a su attiser notre curiosité à ce point ? Comment la nécessité de lier chaque apprentissage au contexte est-elle née au cours des visites au Ban de la Roche ? Quelque chose d’impalpable et pourtant bien présent en ce lieu, nous pousse à réfléchir et à toujours vouloir découvrir pour aller plus loin. C’est, une fois encore, notre parcours universitaire, qui va nous permettre de mettre le doigt sur ce manque. Au fil de notre master en gestion et aménagement du patrimoine naturel et culturel, nous commençons à combler les vides laissés jusqu’alors : nous découvrons des méthodes de valorisation et de protection du patrimoine naturel, nous passons des questions muséographiques aux problématiques muséologiques ; nous découvrons, grâce au droit du patrimoine, les subtilités des protections et classements institutionnels (DRAC, UNESCO, Musée de France etc.). De plus, des types de patrimoines insoupçonnés se révèlent : le patrimoine industriel, le patrimoine de la sécurité sociale, le patrimoine carcéral, le patrimoine urbain avec la valorisation d’éléments âgés de seulement quelques décennies. Survient alors une notion jusqu’alors inexploitée : celle de patrimoine culturel immatériel. A travers les présentations de nos condisciples nous découvrons qu’il est possible de sauvegarder, protéger et mettre en valeur des savoir-faire, des pratiques, des rituels etc. C’est tout d’abord un exposé portant sur les maîtres sushis qui nous met la puce à l’oreille (le washoku, tradition culinaire japonaise, sera inscrit trois ans plus tard sur les listes de l’UNESCO), puis une présentation plus complète sur le compagnonnage, fraichement inscrit. A travers les médias, nous découvrons aussi que le repas gastronomique français et les Fest Noz, rejoignent les prestigieuses listes de l’UNESCO. 7 La découverte du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) remet en perspective tous les travaux déjà effectués sur le musée de Waldersbach. En effet, la pédagogie d’Oberlin imprègne chacune des facettes étudiées jusqu’alors, non seulement parce que chaque innovation introduite par le pasteur est réfléchie dans une optique de développement durable de la petite société Rochoise, pour son autonomisation par l’éducation, mais aussi parce que chaque recherche, chaque découverte est pour nous teintée de cette curiosité et de cette importance systématiquement conférée au contexte. De ce parcours naît alors un objectif : participer au processus d’inscription de la pédagogie d’Oberlin, sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette reconnaissance serait pour nous la consécration de toutes les recherches antérieures. Nous trouvons par ce biais le moyen de valoriser la pédagogie sous un jour complètement nouveau: au même titre qu’un monument historique, ou qu’un parc naturel, elle peut désormais bénéficier d’une inscription à l’UNESCO et ainsi être valorisée différemment, mais aussi transmise, pérennisée et, dans le cas du PCI, renouvelée. De plus, bien que la pédagogie d’Oberlin soit présente dans l’esprit des salariés et bénévoles du musée, il est parfois bien difficile de la « montrer », et d’expliquer aux visiteurs que lorsqu’ils suivent une visite interactive, et surtout, lorsqu’ils participent aux ateliers de la Maison des Enfants, service éducatif du musée Oberlin, ils sont bel et bien en train de vivre cette pédagogie : à travers les méthodes et moyens employés par les acteurs de la structure, les créations éducatives du XVIIIème siècle continuent de vivre et d’évoluer au XXIème siècle. De notre point de vue, la possibilité d’inscription au PCI serait une aubaine pour la communauté des acteurs, qui bénéficierait d’un point d’appui stable, permettant de valoriser, pérenniser et transmettre la pédagogie, si bien présentée et mise en action dans le musée. Pour ce faire, il nous a semblé nécessaire de construire un dossier solide, démontrant qu’une pédagogie peut être considérée comme un patrimoine culturel immatériel, sur la base de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO (2003). Dans un premier temps, nous reviendrons sur l’histoire du Ban de la Roche, afin de réunir les éléments nécessaires à la compréhension du contexte au sein duquel la société Rochoise a 8 évoluée et s’est progressivement construite. Ceci nous mènera naturellement à analyser le passage de Jean-George Stuber, prédécesseur de Jean-Frédéric Oberlin au Ban de la Roche, et créateur d’une méthode innovante d’apprentissage de la lecture. Nous pourrons alors aborder Oberlin et tenter de comprendre son impact sur l’écosystème du Ban de la Roche, à la fois dans la continuité avec son illustre prédécesseur, mais aussi par l’instigation d’une dynamique socio-économique positive, principalement basée sur l’éducation de tous et dans tous les domaines. Par la suite, il sera nécessaire de faire un détour par la notion même de patrimoine immatériel. En effet, avant l’avènement du PCI de l’UNESCO, de nombreuses initiatives tentaient déjà de préserver et mettre en valeur les éléments impalpables de la culture des peuples. C’est finalement en 2003 que l’UNESCO officialise la protection des patrimoines culturels immatériels, créant ainsi une catégorie novatrice. Nous nous efforcerons de comprendre ce que l’institution internationale attend d’un élément du PCI, afin de déterminer les critères nécessaires à un élément pour y parvenir. Nous poursuivrons notre travail par une analyse de chacun de ces critères, ce qui nous conduira dans un premier temps à étudier la notion même de pédagogie, afin de percevoir si elle fait partie des éléments inscriptibles sur les listes de l’UNESCO. Ce qui nous mènera à la considérer comme une pratique en perpétuelle évolution, dont les détenteurs ont pour mission, non seulement de l’appliquer et la renouveler au quotidien, mais aussi de la transmettre aux générations futures. Ainsi tenterons-nous de voir dans quelle mesure une pédagogie peut être considérée comme un héritage et surtout, quelle en est la forme. Il sera alors temps d’analyser la manière dont-elle est mise en valeur aujourd’hui. L’institution muséale ne semble pas idéale pour valoriser et transmettre un patrimoine immatériel, se voulant vivant par définition. Dès lors, est-il possible de réussir cet exercice sans pour autant cristalliser un héritage dont la création remonte à plus de 250 ans ? Pour valider une telle hypothèse, il sera nécessaire de mettre en perspective le musée Oberlin de Waldersbach avec les musées de l’éducation en général. Ceci nous amènera à différentier ces institutions avec ce que nous souhaiterions nommer un « musée de la pédagogie ». Enfin, bien qu’une pédagogie puisse être considérée comme une pratique et être transmise de générations en générations, elle ne peut être valorisée sans le vecteur humain qui la 9
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